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Empoisonneuse de Chambéry : pas méchante selon son oncle

L'entrée de la maison de retraite Le Césalet, à Jacob-Bellecombette, près de Chambéry, le 12 décembre 2013 [Philippe Desmazes / AFP] L'entrée de la maison de retraite Le Césalet, à Jacob-Bellecombette, près de Chambéry, le 12 décembre 2013 [Philippe Desmazes / AFP]

Ludivine Chambet, 30 ans, aide-soignante suspectée d'avoir empoisonné mortellement six pensionnaires d'une maison de retraite près de Chambéry, "n'était pas quelqu'un de méchant" mais avait été très affectée par le décès de sa mère d'une leucémie en juin, a déclaré son oncle vendredi à l'AFP.

 

"C'était pas quelqu'un de méchant. Je ne pense pas qu'elle aurait fait ça pour leur faire du mal", a déclaré Bernard Chambet, qui habite Challes-les-Eaux (Savoie), comme son frère Gérard, le père de Ludivine âgé de 67 ans, ancien boucher et paysagiste.

Ludivine Chambet a été mise en examen et écrouée jeudi pour avoir empoisonné neuf pensionnaires âgés de 76 à 93 ans, dont six mortellement, expliquant avoir voulu "soulager leurs souffrances" sans parler d'euthanasie.

Bernard a appris la nouvelle alors qu'il regardait la télévision avec sa femme jeudi midi. "Ça nous a fait un choc. Quand vous prenez ça sur le coin de la gueule, ça fait tout drôle", a-t-il dit.

Il a décrit Ludivine, grande jeune femme brune, comme "une fille sérieuse, qui a toujours travaillé".

Aide-soignante à l'unité de soins continus de l'hôpital de Chambéry, Ludivine avait obtenu à l'été 2012 sa mutation à la maison de retraite Le Césalet, à Jacob-Bellecombette, près de Chambéry.

Entrée de la maison de retraite du Césalet, à Jacob-Bellecombette près de Chambéry, le 12 décembre 2013 [Philippe Desmazes / AFP]
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Entrée de la maison de retraite du Césalet, à Jacob-Bellecombette près de Chambéry, le 12 décembre 2013
 

"Je sais qu'elle avait dit à ses parents que c'était un métier très dur. C'est vrai qu'il faut remuer les anciens, c'est physique", a raconté son oncle.

"Elle était très près de sa mère, Solange. Ça faisait une personne à elles deux, elles ne pouvaient pas vivre l'une sans l'autre", a-t-il ajouté.

Ludivine, qui louait un appartement à La Ravoire, près de Chambéry, était venue habiter chez ses parents à Challes-les-Eaux quand sa mère, femme de ménage, est tombée malade d'une leucémie aiguë en 2012.

"Sa mère a beaucoup souffert. Ils ont essayé de la sauver en lui faisant une greffe de moelle osseuse. Mais ces maladies-là, c'est comme la mauvaise herbe: si vous en laissez dans le jardin, ça repousse", a-t-il expliqué.

Après 13 mois de maladie, dont 7 mois d'hospitalisation à Grenoble, Solange est morte le 27 juin 2013 à l'âge de 62 ans.

Depuis lors, Ludivine "avait des problèmes de fatigue, elle n'arrivait pas à s'en remettre", a décrit Bernard.

"Avec ma femme, on se demande (...) si ça vient du décès de sa mère, s'il y a quelque chose qui a disjoncté dans sa tête. On ne sait pas, on ne peut pas savoir", a-t-il confié.

Le parquet de Chambéry en a fait jeudi l'une des pistes de l'instruction.

 
 

"Depuis, il est fou. Ma femme a passé tout l'après-midi avec lui, il a pleuré tout le temps. Il a dit: +J'ai perdu ma femme cet été et maintenant, c'est ma Lulu qui est partie !+", raconte Bernard.

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