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Le sapin de Noël ne connaît pas la crise

Préparation de sapins de Noël le 5 décembre 2011 à Planchez dans le Morvan  [Jeff Pachoud / AFP/Archives] Préparation de sapins de Noël le 5 décembre 2011 à Planchez dans le Morvan [Jeff Pachoud / AFP/Archives]

Le sapin de Noël devrait, cette année encore, trouver sa place dans près d'un foyer sur quatre en France, faisant ainsi figure d'exception en période de serrage de ceinture pour les familles à l'approche des fêtes de fin d'année.

"Le sapin du mois de décembre est un achat unique et incontournable pour les Français. On n'imagine pas faire des cadeaux ou fêter Noël sans sapin. C'est un élément fédérateur", explique Frédéric Naudet, président de l'Association française du sapin de Noël naturel (AFSSN).

"On sait qu'il y a effectivement des restrictions de budget dans les ménages, mais ils préfèrent réduire les dépenses pour les cadeaux plutôt que de se passer de sapin", ajoute-t-il.

Pour preuve, le marché du sapin de Noël était déjà en légère expansion en 2012, malgré un pouvoir d'achat en berne. Plus de 100.000 acheteurs supplémentaires ont ainsi fait l'acquisition d'un résineux l'année dernière, d'après une enquête de TNS Sofres publiée en mars.

Décoration d'un sapin de Noël le 17 décembre 2003 à Saint-André sur Orne [Mychele Daniau / AFP/Archives]
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Décoration d'un sapin de Noël le 17 décembre 2003 à Saint-André sur Orne
 

Ce sont donc près de 6,3 millions de foyers qui ont opté pour un conifère en 2012, soit 23,0% des foyers. Un marché qui a généré un chiffre d'affaire estimé à 160,1 millions d'euros, pour un prix moyen du sapin à 25 euros.

Cette année, les professionnels s'attendent à une tendance similaire. "Nous sommes dans un marché relativement stable", anticipe Stéphane Lamby, dont l'entreprise de vente de sapins sur le marché de Rungis a enregistré plus de 90.000 commandes, soit "un peu plus" qu'en 2012.

Le sapin artificiel a la cote...

Pour autant, si le marché ne varie pas sensiblement en volume, de nouveaux usages commencent doucement à apparaître. En premier lieu, l'intérêt pour le sapin artificiel progresse. Bien que mineur dans les ventes, ce dernier a la cote auprès d'un public plus jeune, plus modeste et souvent célibataire.

"Ce nouveau public considère le sapin de Noël davantage comme un objet de décoration, aux formes +design+. Pour cette clientèle, c'est un achat beaucoup moins symbolique", commente Marc Gueguen, responsable recherche et développement pour la chaîne de jardineries Truffaut.

Pour preuve, ces sapins ne s'achètent pas tellement chez les spécialistes, mais plutôt dans les grandes surfaces, et même de plus en plus dans les magasins de bricolage.

Près de 1,1 million de sapins artificiels ont ainsi été vendus en 2012 (soit une hausse de 0,2% par rapport à 2011), pour un marché estimé à 25,8 millions d’euros. Un succès imputable avant tout à une fabrication de meilleure facture.

... mais le naturel reste la norme

Vente de sapins de Noël le 9 décembre 2006 à Lyon [Fred Dufour / AFP/Archives]
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Vente de sapins de Noël le 9 décembre 2006 à Lyon
 

Le sapin naturel reste toutefois la norme, représentant 83,5% des achats en 2012. Le Nordmann demeure leader sur le marché, avec ses aiguilles d'un vert sombre qui ne piquent pas. Suit l'épicéa, son grand concurrent, qui dégage une bonne odeur de pinède.

"Le sapin naturel, c'est quand même une autre émotion!", s'amuse M. Gueguen, ajoutant qu'"on observe chez les consommateurs une vraie mouvance qui pousse vers le naturel et l'écologique".

Contrairement aux idées reçues, le sapin naturel est essentiellement produit en culture, et non coupé dans les forêts. Plus écologique donc que le sapin artificiel, qui est fabriqué à partir du plastique et de l'aluminium, souvent importé de l'étranger.

"On plante, on cultive, on entretient, on taille. Hors de question d'aller couper un arbre au hasard dans les bois. C'est tout un travail!", assure M. Lamby. "On s'efforce d'expliquer aux consommateurs que le sapin naturel a une empreinte écologique faible", ajoute-t-il.

Le "made in France" est également à la mode, en concurrence directe avec le sapin danois, traditionnellement considéré comme "un bel arbre" de Noël.

Selon l'enquête de TNS Sofres, près de 3 acheteurs de sapins naturels sur 5 déclarent attacher une importance au fait qu'il soit produit dans l'Hexagone. Près d'une personne sur dix y attache une très grande importance.

De plus, malgré le contexte de crise, 67% des acheteurs sont prêts à payer un peu plus cher leur résineux pour favoriser la production française.

"La production locale, française, est en train d'entrer dans les esprits, les clients en sont demandeurs", explique M. Naudet.

C'est pour favoriser cet état d'esprit que plusieurs producteurs se sont rassemblés pour réfléchir à un Label rouge, signe de qualité, pour le sapin naturel français. "Un groupe de travail a été créé, mais nous n'en sommes qu'aux prémices", précise M. Gueguen. "Ce que nous voulons, c'est donner de la valeur et du sens au sapin de Noël".

 

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