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Florence Rey condamne les actes d'Abdelhakim Dekhar

Capture d'écran d'une vidéo de l'émission "Faites Entrer l'Accusé", produite par 17 Juin Media TV, montrant Abdelhakim Dekhar en 1994 [ / 17 Juin Media/AFP] Capture d'écran d'une vidéo de l'émission "Faites Entrer l'Accusé", produite par 17 Juin Media TV, montrant Abdelhakim Dekhar en 1994 [ / 17 Juin Media/AFP]

Florence Rey est sortie samedi de son silence et a condamné les actions du "sinistre personnage" Abdelhakim Dekhar, quelques heures après la mise en examen de ce dernier pour tentatives d'assassinats à BFM TV, Libération et à La Défense.

 

Dans un communiqué authentifié par son avocat Henri Leclerc, celle qui avait été condamnée en même temps que le "tireur parisien" pour l'équipée sanglante qu'elle avait menée en 1994 avec son compagnon Audry Maupin, regrette par ailleurs d'avoir vu son image s'étaler sur les écrans depuis la révélation de ce lien passé.

"N'ayant plus aucun lien avec le dénommé Abdelhakim Dekhar depuis 1994, et ayant payé ma dette à la société, je m'étonne que, pour illustrer les récents événements tragiques, ma photo se soit retrouvée aussitôt en bonne place dans les médias, avec les conséquences graves que ça représente forcément pour qui cherche à retrouver une vie normale", écrit Florence Rey dans un bref texte transmis à l'AFP.

 

Montage de deux portraits d'archives de Florence Rey le 5 octobre 1994, et d'Audry Maupin durant l'été 1993  [- / Préfecture de police de Paris/AFP/Archives]
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Montage de deux portraits d'archives de Florence Rey le 5 octobre 1994, et d'Audry Maupin durant l'été 1993
 

"J'ai souvent condamné et regretté les terribles événements du 4 octobre 1994 et leurs conséquences pour les victimes et leurs familles. Je m'étonne que ce sinistre personnage n'en ait pas lui aussi retiré les enseignements qui s'imposent, et qu'il ait choisi de replonger dans des actions criminelles graves et dramatiques", conclut-elle.

Après 48 heures de garde à vue médicalisée, le suspect a été présenté à un juge d'instruction et mis en examen dans la nuit. Il se trouvait toujours samedi à l'Hôtel Dieu, en attendant de pouvoir être placé en détention.

Dekhar, 48 ans, avait été arrêté mercredi soir dans un "état semi-conscient" après une prise de médicaments qui laisse penser à une tentative de suicide.

Outre l'attaque présumée le 15 novembre du siège de BFMTV où, armé d'un fusil à pompe, il n'avait pas ouvert le feu, il est soupçonné d'avoir grièvement blessé lundi un assistant photographe dans les locaux de Libération, avant de tirer plusieurs coups devant la Société Générale à La Défense.

Il est ensuite soupçonné d'avoir brièvement pris en otage un automobiliste jusqu'à la Place de l'Etoile, à Paris. Pour ces derniers faits présumés, le juge d'instruction l'a mis en examen pour enlèvement et séquestration avec libération avant le septième jour.

 

"Prise de position morale"

Mais pour son avocat Rémi Lorrain, "la culpabilité et les éléments intentionnels des faits présumés doivent être prouvés, car la culpabilité ne se décrète pas et ne se déduit pas d'un antécédent judiciaire".

La police avait lancé une vaste traque au tireur, qui s'est achevée mercredi soir quand Dekhar a été interpellé dans un véhicule garé dans un parking souterrain de Bois-Colombes, près de Paris. Il a été dénoncé par l'homme qui l'hébergeait depuis juillet et qui l'avait reconnu sur les photos diffusées par la police.

 

Image de caméra de surveillance prise le 18 novembre 2013 et diffusée le 19 novembre 2013 par la préfecture de police de Paris de l'auteur présumé des tirs à Libération et à La Défense [ / Préfecture de police de Paris/AFP]
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Image de caméra de surveillance prise le 18 novembre 2013 et diffusée le 19 novembre 2013 par la préfecture de police de Paris de l'auteur présumé des tirs à Libération et à La Défense
 

Les traces ADN retrouvées sur plusieurs scènes de crime avaient déjà permis aux enquêteurs de conforter la thèse d'un auteur unique. Elles ont ensuite confondu M. Dekhar. C'est après l'arrestation qu'est apparu son lien avec la fusillade de 1994, qui avait fait cinq morts, dont trois policiers.

Dekhar avait rencontré le jeune couple dans la mouvance radicale d'ultra-gauche. Il avait été condamné à quatre ans de prison pour avoir acheté le fusil à pompe utilisé cette nuit-là.

Sorti de prison fin 1998, il était parti s'installer à Londres, mais l'instruction devra établir précisément son parcours et ses motivations, alors qu'il a laissé selon le parquet des écrits "confus" évoquant un "complot fasciste", fustigeant la "gestion des banlieues", le "capitalisme", mais aussi des médias manipulateurs.

Depuis sa sortie de prison en 2009 après 15 ans de "détention exemplaire", selon l'administration pénitentiaire, Florence Rey ne s'exprime pas. Elle a tenu un petit rôle dans un film en 2010, "L'Orpheline avec en plus un bras en moins", réalisé par le réalisateur et producteur Jacques Richard, son compagnon.

Son texte s'apparente à une "prise de position morale", a souligné Me Leclerc auprès de l'AFP.

 

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