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Que sait-on d'Abdelhakim Dekhar, le tireur présumé de Paris ?

Images des caméras de vidéosurveillance.[AFP]

Après plusieurs jours de traque, le tireur présumé de Libération et de la Société générale, qui avait également menacé un journaliste de BFMTV, a été arrêté, placé en garde à vue et confondu par son ADN. Il s'agit d'Abdelhakim Dekhar, un homme à la personnalité complexe, condamné dans l'affaire Rey-Maupin.

 

Le tireur présumé de Libération et de la Société générale a été retrouvé mercredi soir "semi-inconscient" dans une voiture stationnée dans un parking souterrain de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine). Il a été placé en garde à vue médicalisée.

"Tous les faits démontrent son implication", a indiqué le ministre de l'Intérieur Manuel Valls devant le 36 Quai des Orfèvres. Les résultats de l'analyse ADN ont, en effet, confirmé qu'il s'agit bien de celui qui a tiré à Libération et La Défense.

Le suspect a été trouvé vers 19h grâce au témoignage d'une personne qui l'hébergeait de temps et temps et qui a eu "des doutes". Il s'agit d'Abdelhakim Dekhar, un homme connu à la personnalité complexe et condamné dans l'affaire Rey-Maupin.

 

Le troisième homme de l'affaire Rey-Maupin

Le nom d'Abdelhakim Dekhar n'est pas inconnu de la justice. L'homme avait en effet été condamné à quatre ans de prison pour "association de malfaiteurs" dans l'affaire Rey-Maupin. Lors de cette équipée meurtrière qui avait marqué la France en 1994, cinq personnes avaient perdu la vie : trois policiers, un chauffeur de taxi et Audry Maupin.

Florence Rey et Audry Maupin, présentés comme des militants de la mouvance anarchiste, avaient attaqué le 4 octobre 1994 la pré-fourrière de Pantin pour s'emparer des armes des gardiens. A leur sortie, ils avaient braqué un taxi et pris le chauffeur en otage. Arrivés place de la Nation, ce dernier avait provoqué un accident avec une voiture de police. S'en était suivie une fusillade lors de laquelle trois policiers, le chauffeur de taxi et Audry Maupin trouvent la mort.

Abdelhakim Dekhar est soupçonné d'avoir été le "troisième homme" dans cette équipée meurtrière. Lors du procès, plusieurs témoins l'avaient en effet désigné comme étant le mentor du couple Rey-Maupin, qu'il aurait manipulé. C'est lui qui avait acheté à la Samaritaine, sous son nom et avec sa pièce d'identité, le fusil à pompe qui avait servi dans l'attaque de la pré-fourrière.  

Florence Rey avait été condamnée à 20 ans de réclusion.

 

Une figure de l'ultra-gauche à personnalité complexe

Dans les années 90, Abdelhakim Dekhar était connu pour ses relations avec l'ultra-gauche française. Celui qui était alors surnommé "Toumi" était un habitué des squats fréquentés par la gauche radicale. C'est dans un squat de Nanterre qu'Abdelhakim Dekhar avait rencontré Florence Rey et Audry Maupin.

Déjà à l'époque, sa personnalité était apparue comme complexe. Lors de son procès, il avait tenté en vain de convaincre les juges qu'il était en réalité un espion, en mission pour la Sûreté militaire algérienne, chargé d'infiltrer les milieux autonomes.

"C'est un homme énigmatique, étrange", a expliqué à l'AFP son ancienne avocate Me Emmanuelle Hauser-Phélizon. "Je n'ai jamais très bien su qui il était […] Il était très secret, ne se révélait pas".

Me Raphaël Constant, son autre avocat de l'époque, évoque de son côté les tendances mythomanes d'Abdelhakim Dekhar. "Il disait avoir été piloté par son oncle, responsable des services secrets algériens". "Il prétendait avoir reçu pour mission d'infiltrer l'ultra-gauche qui aurait eu des accointances avec les islamistes et le GIA algérien".

 

Un ou des courriers "confus" retrouvés

Manuel Valls a indiqué que les enquêteurs ont mis la main sur "un ou plusieurs courriers" rédigés par Abdelhakim Dekhar. Des écrits qualifiés de "confus" par la police.

Le procureur de la République de Paris, François molins, a indiqué ce jeudi que le présumé tireur évoque dans ces courriers  un "complot fasciste" et qu'il fustige "la gestion des banlieues" et le "capitalisme". 

BFMTV affirme de son côté que dans une longue lettre "délirante", Abdelhakim Dekhar évoque la situation dans les pays arabes, la Libye et la Syrie. Là encore, le courrier est désigné comme nébuleux, des sources proches cités par la chaîne d'informations en continu parlant même de "charabia", de "délire". 

 

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