Le jeune homme suspecté de cannibalisme sur un nonagénaire jeudi à Nouilhan (Hautes-Pyrénées) n'est pas le SDF qu'il disait être. Il s'agit d'un militaire de 26 ans redevenu civil il y a moins de 15 jours.
Jérémy R., le jeune homme qui a avoué avoir mangé jeudi le cœur d'un vieillard de 90 ans alors qu'il venait de le tuer s'était dans un premier temps présenté comme un SDF sans emploi. Mais en fouillant dans son passé, les enquêteurs ont découvert que le jeune homme de 26 ans n'avait pas le profil d'un marginal.
Jérémy était militaire il y a peu encore. Il avait servi pendant cinq ans au Régiment d'infanterie chars de marine (RICM) de Poitiers, régiment qu'il avait quitté le 5 novembre dernier à l'issu de son contrat, dix jours seulement avant le meurtre. Chauffeur de véhicule léger, le jeune caporal était parti une fois en Afghanistan pendant six mois. Là-bas, "il a pu voir des choses particulières" a indiqué un colonel du régiment au quotidien "Centre-Presse".
Pourtant, il n'a "posé aucun problème durant son passage" ont indiqué ses anciens supérieurs à l'AFP. Son suivi médical avant et après n'avait rien décelé d'anormal, si bien que l'armée lui avait proposé de signer un nouveau contrat. Le jeune homme avait refusé, comme il avait décliné une offre de reconversion. Il était certain, selon les militaires qui l'ont côtoyé, qu'il retrouverait du travail dans la peinture.
Une errance incompréhensible
Début novembre, Jérémy avait rejoint le domicile de sa compagne à Pau. Pour brusquement le quitter quelques jours après et errer entre Pau et Tarbes, sa ville natale.
Manifestement, le jeune homme ne se nourrissait pas et ne dormait pas. Selon "La Dépêche", il a été accueilli quelques heures avant son acte barbare par des habitants de Bazet, une commune distante de 17 kilomètres de Nouilhan. A cet homme "affamé, trempé jusqu’aux os", ils ont offert des vêtements secs et un repas chaud.
Le jeune homme est décrit pas ses proches comme quelqu’un de sociable, "un gars bien", qui jouait au football dans le même club depuis son enfance. A son retour d'Afghanistan, aucun d'eux n'a décelé un changement dans son comportement.
Interpellé dès vendredi, Jérémy a tout de suite avoué le meurtre et s'est lui-même accusé de cannibalisme. Ce que l'autopsie du corps et les analyses ont d'ores et déjà en partie confirmés. Aux enquêteurs, il dit avoir entendu des voix. Jérémy a été interné en hôpital psychiatrie à Lannemezan dès samedi.
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