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La mère de Fiona entendue par les juges d'instruction

Cecile Bourgeon le 16 mai 2013 à Clermont-Ferrand [Thierry Zoccolan / AFP/Archives] Cecile Bourgeon le 16 mai 2013 à Clermont-Ferrand [Thierry Zoccolan / AFP/Archives]

Menacée de voir les charges à son encontre alourdies, Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona, dont le corps reste introuvable, va devoir répondre mardi devant les juges d'instruction à Clermont-Ferrand aux accusations de violences sur sa fille émanant de son concubin.

 

La jeune femme de 25 ans, en détention provisoire à Lyon-Corbas, est arrivée à la mi-journée au palais de justice de Clermont-Ferrand à bord d'une camionnette de gendarmerie aux vitres masquées, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cachée à la vue des caméras, elle s'est engouffrée dans le bâtiment où elle devait être interrogée à partir de 14H00 par les juges d'instruction.

Le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Pierre Sennès, tiendra une conférence de presse à l'issue de cette audition. Il a délivré lundi un réquisitoire supplétif requérant un alourdissement des charges à son encontre, point que les juges d'instruction devront trancher.

Berkane Makhlouf à son arrivée le 26 septembre 2013 au palais de justice à Clermont-Ferrand [Philippe Thierry Zoccolan / AFP/Archives]
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Berkane Makhlouf à son arrivée le 26 septembre 2013 au palais de justice à Clermont-Ferrand
 

Cécile Bourgeon pourrait voir sa mise en examen pour quatre délits, dont "recel de cadavre" et "non assistance à personne en danger", requalifiée en "coups mortels aggravés", comme son compagnon, qui l'accuse de violences sur Fiona.

Si les magistrats instructeurs suivent le parquet, elle pourrait être passible des assises.

Cette requalification constituerait une "mesure de justice" pour l'avocat du concubin Berkane Makhlouf, Me Mohamed Khanifar, car, selon lui, les deux suspects pourraient être impliqués au même titre.

Une confrontation entre M. Makhlouf et Mme Bourgeon est nécessaire, selon des sources judiciaires, mais elle n'était pas programmée et, de toute façon, ne devrait pas intervenir avant le mois de novembre.

Jusqu'aux déclarations de son compagnon, Cécile Bourgeon était a priori tenue hors de cause dans le décès de Fiona que le couple a finalement reconnu après son interpellation le 24 septembre.

Après quatre mois de mensonges, ils ont avoué avoir enterré l'enfant dans une forêt près de Clermont-Ferrand, en présence d'Éva, la jeune soeur de Fiona.

Sauf nouvelles déclarations, pas de fouilles

M. Makhlouf et Mme Bourgeon avaient initialement affirmé que Fiona avait disparu le 12 mai dans un parc de Clermont-Ferrand, alors que la mère, enceinte, s'était assoupie sur un banc, orientant les enquêteurs sur la piste de l'enlèvement.

Lors des premiers interrogatoires, la mère a chargé son compagnon et affirmé que, la nuit du drame, son concubin avait donné un coup à la tête de Fiona, occasionnant un hématome à l'oeil.

Plus tard, après un interrogatoire de première comparution pendant lequel elle avait gardé le silence, la jeune femme avait accablé davantage son compagnon. Cécile Bourgeon avait alors parlé d'un tyran domestique, d'un homme qui la martyrisait, elle, Fiona et Éva, et surtout fait état de plusieurs coups.

C'est cette surenchère qui a amené Berkane Makhlouf à évoluer dans sa version des événements. S'il a continué à nier avec force avoir frappé Fiona, il a accusé sa compagne d'avoir donné ce soir-là "deux coups de pied au ventre" et "deux coups à la tête" de sa fille, selon Me Khanifar.

"Berkane Makhlouf m'a dit: + Elle (Cécile) me présente comme un monstre. Je ne vais plus la protéger. Moi je ne l'ai (Fiona) pas tapée. Mais elle, elle l'a corrigée. Elle a pété un câble+", a ajouté son avocat.

Aux yeux de Makhlouf, les coups de Cécile ne sont cependant "pas la cause de la mort" de Fiona, et il reste sur l'"hypothèse du début", celle de "l'accident domestique: l'étouffement dans le vomi ou la prise de stupéfiants, de produits de substitution".

Pour Makhlouf, plusieurs fois condamné pour violences et usage de stupéfiants, l'autopsie du corps de Fiona démontrera qu'il dit la vérité, assure son défenseur.

 

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