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Alcatel-Lucent supprime 900 postes en France

Le directeur général d'Alcatel-Lucent Michel Combes avant l'Assemblée générale du groupe, le 7 mai 2013 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives] Le directeur général d'Alcatel-Lucent Michel Combes avant l'Assemblée générale du groupe, le 7 mai 2013 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]

L'équipementier télécoms Alcatel-Lucent, en grave difficulté financière, a annoncé mardi la suppression de 10.000 postes dans le monde, dont 900 en France, pays qui "paie un lourd tribut" avec la suppression de plus de 10% de ses effectifs, selon les syndicats.

 

Depuis la difficile fusion en 2006 de la société française Alcatel et de l'américaine Lucent Technologies, le nouveau groupe, qui emploie aujourd'hui 72.000 salariés, dont plus de 8.000 en France, a lancé plusieurs plans de restructuration occasionnant des milliers de pertes d'emplois en Europe.

Cette sixième restructuration vient allonger la longue liste des plans sociaux en France, après les dossiers Air France, PSA ou encore Sanofi.

"La France et l'Europe paient encore un lourd tribut. Sur les 10.000 suppressions de postes, il y en a 4.100 en Europe dont 900 en France, soit 10% des effectifs avec en plus des fermetures de sites. C'est violent!", a affirmé à l'AFP Stéphane Dubled, délégué central CGT.

Des employés d'Alcatel-Lucent écoutent leurs représentants, le 8 octobre 2013 à Rennes, après l'annonce par l'équipementier télécoms de la suppression de 10.000 emplois  [Damien Meyer / AFP]
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Des employés d'Alcatel-Lucent écoutent leurs représentants, le 8 octobre 2013 à Rennes, après l'annonce par l'équipementier télécoms de la suppression de 10.000 emplois
 

La CFE-CGC dénonce de son côté dans un communiqué, un "véritable tsunami social" et en appelle au gouvernement pour infléchir" les décisions du groupe.

Lors d'un comité de groupe européen, la direction d'Alcatel, a présenté aux élus du personnel un plan visant à réduire ses coûts fixes de plus de 15% d'ici à 2015. L'objectif pour l'équipementier, qui a encore perdu 1,3 milliard d'euros l'an dernier, est de réduire ses coûts d'un milliard d'euros, afin de retrouver "le chemin de la rentabilité", selon un communiqué.

Le nouveau directeur général d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, avait dévoilé en juin son plan stratégique baptisé "Shift" pour sortir l'entreprise de la crise, mais était resté muet jusqu'ici sur les conséquences sociales de ce nouveau plan.

Alcatel-Lucent va ainsi supprimer 10.000 postes nets d'ici à 2015, dont 4.100 en Europe-Moyen Orient-Afrique, 3.800 en Asie-Pacifique et 2.100 sur le continent américain.

En France, l'entreprise entend recentrer ses activités sur ses sites de Villarceaux (Essonne) et de Lannion (Côtes d'Armor). Le groupe envisage de supprimer 900 postes dès 2014, auxquels s'ajouteront 900 autres postes qui feront l'objet de redéploiements internes et externes.

Les postes touchés sont "principalement" des "fonctions support, administratives et commerciales".

"Stupéfaction" à Rennes après l'annonce de la fermeture du site

"On est dans un plan social permanent. Les salariés paient encore le prix fort", a déploré auprès de l'AFP Hervé Lassalle, délégué central CFDT. Il a précisé que le plan allait avoir un impact très large puisque les suppressions de postes vont concerner trois filiales "qui comptent 5.700 personnes en tout" sur un total de 8.200 salariés en France.

Alcatel-Lucent envisage également "la fermeture rapide de deux sites --Rennes (Ille-et-Vilaine) et Toulouse (Haute-Garonne)-- et la cession d'ici à fin 2015 de trois autres sites: Eu (Seine-Maritime), Ormes (Loiret), Orvault (Loire-Atlantique)", ajoute-t-il.

La perspective de la fermeture du site de Rennes où travaillent quelque 110 personnes a été accueillie avec "stupéfaction" par les salariés, selon le délégué du personnel CFDT Pierre Ketels. "Il y avait des signes avant-coureurs. On savait que Shift ne faisait pas dans la demi-mesure, mais il reste une part de stupéfaction", a-t-il déclaré à l'AFP.

Pour les salariés de Rennes, l'annonce d'une possible fermeture du site est d'autant plus mal vécue que leur unité fabrique des produits pour la 3G et la 4G. "On est sur des produits de la nouvelle stratégie de la direction", a-t-il fait valoir.

Par ailleurs, la ministre déléguée au Commerce extérieur, Nicole Bricq, a estimé mardi que, si la restructuration d'Alcatel-Lucent était "nécessaire", il fallait "que le plan social soit acceptable".

"Je pense aux salariés qui pourraient être affectés par cette restructuration, qui est nécessaire, j'en suis sûre, il ne faut pas qu'il y ait de dégâts sociaux, il faut que le plan social soit acceptable", a-t-elle, interrogée sur Radio Classique.

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