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2.000 personnes défilent en mémoire de Fiona

Une photo de la petite Fiona est posée avec des messages et des fleurs devant l'appartement où elle vivait à Clermont-Ferrand, le 29 septembre 2013  [Thierry Zoccolan / AFP/Archives] Une photo de la petite Fiona est posée avec des messages et des fleurs devant l'appartement où elle vivait à Clermont-Ferrand, le 29 septembre 2013 [Thierry Zoccolan / AFP/Archives]

Plus de 2.000 personnes ont défilé dimanche à Clermont-Ferrand à la mémoire de Fiona, dont la mère et son compagnon ont avoué la mort après quatre mois de mensonges, d'autres marches blanches lui ayant rendu hommage en France.

 

Nicolas Chafoulais, le père de la fillette de cinq ans dont le corps n'a pas été retrouvé, était en tête du cortège, sous une banderole portant l'inscription "Pour Fiona", encadrée de deux coeurs et de deux photos.

Avant le départ de la marche Place de Jaude dans le centre-ville, les organisateurs ont appelé au calme et une femme a lu un texte à la première personne, parlant fictivement à la place de Fiona.

"Aujourd'hui sera un grand jour, ils seront tous là pour moi. J'étais la douceur, la candeur et l'innocence, je ne méritais pas leur violence", a-t-elle dit.

Le cortège, fort de 2.000 à 2.500 personnes, selon la police, a pris ensuite la direction de l'appartement où vivaient Fiona et sa mère Cécile Bourgeon qui, pendant plus de quatre mois, a prétendu qu'elle avait disparu dans un parc le 12 mai, avant d'avouer sa mort la semaine dernière.

La mère et son compagnon, dont les versions divergent sur les circonstances du décès, ont été écroués, Cécile Bourgeon accusant Berkane Makhlouf d'avoir porté un coup mortel à sa fille, ce qu'il nie.

 

Pas là pour juger

Dans la foule, beaucoup de femmes et d'enfants, roses blanches, ballons blancs ou peluches à la main. Certains portent un tee-shirt à l'effigie de Fiona avec la mention "Repose en paix petit ange". "Fiona, un ange parti trop tôt, RIP" ("repose en paix, ndlr), lit-on sur une pancarte.

Josiane, la cinquantaine, est venue avec un ange en plâtre tenant un brillant dans la main. "Fiona était un petit ange qui tenait un diamant", dit-elle, venue par solidarité, car l'affaire "touche profondément tous les Clermontois".

"On espère surtout retrouver son corps pour que la famille puisse faire son deuil, et nous aussi, et que l'on sache ce qui s'est vraiment passé", ajoute-t-elle.

Des recherches ont été effectuées en vain autour du lac d'Aydat, près de Clermont, où la mère de Fiona et son compagnon auraient enterré la fillette d'après leurs déclarations en garde à vue. Selon le parquet, les fouilles doivent reprendre après leur audition par le magistrat instructeur.

"Cette petite n'a pas eu la vie qu'elle méritait et je veux qu'elle ait un bel hommage", a souligné Laure Espinoza, 30 ans, qui a organisé la marche.

Cette habitante d'un quartier voisin de celui de Fiona, qui ne connaissait ni sa mère ni son compagnon, et n'a pas participé aux recherches initiales, explique son geste par le fait qu'elle soit elle aussi maman de deux enfants et qu'elle ne comprenne pas.

"On n'est pas là pour juger qui que ce soit, ni faire les enquêteurs. Les juges jugeront", dit-elle, refusant "tout appel à la vengeance ou à la haine", alors que les aveux du couple passent mal au sein des comités de soutien qui s'étaient mis en place à Clermont après le 12 mai.

"C'est normal qu'on se sente trahis quand on cherche pendant quatre mois une petite fille, quand on voit une maman qui pleure devant les journalistes. Bien sûr qu'on est écoeuré quand on voit tout le cinéma qu'il y a eu avant ça", admet l'organisatrice.

D'autres hommages ont été rendus à Fiona. A Paris, une trentaine de personnes ont marché entre le Trocadéro et le Mur de la paix au Champ-de-mars. Ils étaient une soixantaine à Marseille et une cinquantaine à Rouen derrière une banderole "Repose en paix Fiona, nous ne t'oublierons jamais". Samedi, une dizaine s'étaient rassemblées à Sarreguemines (Moselle) et une veillée avait été organisée devant la mairie du Havre.

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