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Propreté dans le métro: la RATP promet des améliorations

Des graffitis sur une rame de métro. [Jacques Demarthon  / AFP/Archives] Des graffitis sur une rame de métro. [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Journaux et papiers sales dans les rames, moisissures dans les couloirs: l'odorat et la vue des usagers du métro parisien sont parfois mis à rude épreuve. Consciente du problème, la RATP a promis de revoir sa copie.

01h00 du matin à la station Pigalle. Alors que les noctambules s'échappent des souterrains, d'autres oiseaux de nuit les remplacent. Jusqu'à la réouverture de la station, à l'aube, une poignée de spécialistes de la propreté ont quelques heures pour lui refaire une beauté. Surfaces décapées, sols cirés, tags effacés: ce grand coup de balai, baptisé "nettoyage patrimonial", intervient une fois tous les deux mois.

Pas le temps de se laisser distraire par les souris qui profitent de l'absence des voyageurs pour pointer le museau. "Tout doit être sec à 05h00", annonce Thierry Soudeix, responsable propreté de la ligne 12, qui traverse Paris du nord au sud.

Le plus fastidieux pour ses équipes: les chewing-gums qui s'incrustent, les autocollants festifs ou revendicatifs apposés un peu partout ou les tags, dont la peinture se glisse entre les carreaux.

La propreté est un défi majeur pour la RATP, qui s'est faite taper sur les doigts par le Stif, l'autorité organisatrice des transports franciliens, pour ne pas avoir atteint les objectifs fixés.

Outre ce malus financier, "le ressenti des voyageurs n'est pas très bon", reconnaît Franck Avice, directeur du département Services et Espaces multimodaux à la RATP, en charge de la propreté.

Le PDG de la RATP, Pierre Mongin, le 2 avril 2013 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]
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Le PDG de la RATP, Pierre Mongin, le 2 avril 2013 à Paris

"On n'est pas très satisfaits", confirme Yves Boutry, vice-président de l'association des usagers des transports d'Ile-de-France. "Ce qu'on constate c'est qu'en fin de journée, les rames sont jonchées de quotidiens gratuits. Il y a un peu trop de négligence", décrit-il, pointant aussi du doigt les "problèmes d'humidité" et les "vitres abîmées par des coups de cutter".

Si Franck Avice avoue qu'il faut "consacrer beaucoup de moyens pour redresser la barre", il explique que la RATP pâtit aussi "du comportement des voyageurs, qui mangent et boivent dans les trains et laissent des papiers". L'an dernier, une campagne contre les incivilités a été largement diffusée.

Moins d'insécurité dans un métro propre

La présence de sans abris, dont certains vivent jour et nuit dans les couloirs du métro, peut aussi se révéler problématique. Une équipe spéciale de la RATP, le Recueil social, est chargée d'aller à leur rencontre et de les orienter vers différentes structures comme les accueils de jour.

Des personnes dans le métro parisien [Jacques Demarthon / AFP/Archives]
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Des personnes dans le métro parisien

"Consciente des attentes de ses clients et des améliorations à apporter", la RATP a annoncé à la rentrée la signature d'un nouveau marché qui sera déployé à compter du 1er octobre, pour un montant de 70 millions annuel.

"La propreté à la RATP, c'est ma priorité pour les 18 mois à venir", a martelé Pierre Mongin, PDG de l'entreprise lors d'une conférence de presse le 2 septembre.

Mais la tâche est ardue: 366 stations et gares, un millier de trains, 400 km de voies à inspecter, laver, astiquer.

Outre le nettoyage quotidien, la RATP continuera ses opérations "coups de propre" destinées aux stations les plus fréquentées, comme Étoile, où plusieurs nuits de travail ont été nécessaires.

Un effort particulier, soit 40 millions d'euros pour 2014 et 2015, sera déployé pour régler le problème des infiltrations, plaie de ce réseau bâti dans l'eau. "Ca ne s'était jamais fait", a souligné Pierre Mongin.

"On ne fera pas tout d'un coup de baguette magique, ça coûte très cher", admet M. Avice. Et si les grosses opérations continueront à se dérouler la nuit, le nettoyage des stations devra en tout cas être "plus visible pour les voyageurs".

Car la saleté joue également sur le sentiment d'insécurité, comme l'explique Yves Boutry: "L'ambiance est bien plus agréable dans les trains propres".

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