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Infanticide : une mère acquittée

La balance, symbole de la justice [Jacques Demarthon / AFP/Archives] La balance, symbole de la justice [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Une quadragénaire, jugée depuis lundi devant les assises de Saône-et-Loire pour le meurtre en 2006, lors d'une fête de mariage, de son nouveau-né, a été déclarée jeudi irresponsable et acquittée.

"A toutes ces femmes à qui il arrive un déni de grossesse, je voulais dire que c'est quelque chose d'horrible. Il faut le faire connaître et se faire aider", a déclaré Sylvie Dedieu, 44 ans, qui avait accouché seule le 22 octobre 2006 dans les toilettes d'une salle des fêtes où se déroulait un mariage, avant de placer le corps du bébé dans une poubelle.

Le bébé avait été retrouvé quelques heures plus tard sans vie dans un container à Saint-Martin-sous-Montaigu (Saône-et-Loire).

L'autopsie de l'enfant, de sexe féminin et né à terme, avait révélé une "agonie en raison du confinement, aggravée par l'accouchement traumatique".

Durant le procès, la défense a soutenu la thèse du "déni de grossesse total", qui a couvert "la grossesse et l'ensemble de l'accouchement".

L'accusée a dit n'avoir que des "bribes" de souvenirs du drame. Elle a toujours assuré que l'enfant "n'avait pas crié, n'avait pas bougé" et qu'elle le croyait mort-né.

"Je suis bouleversée, ça fait sept ans que je vis un enfer et j'espère pouvoir me libérer", a-t-elle également déclaré.

La cour a décidé dans son verdict de requalifier les faits d'"homicide volontaire sur mineur" en "privations volontaires de soins ayant entraîné la mort", avant de considérer que l'accusée était "atteinte d'un trouble psychique ou neuro-psychique au moment des faits ayant aboli son discernement".

Jeudi matin, une peine de cinq ans de prison, dont trois ans avec sursis, avait été requise. L'avocate générale, Aline Saenz-Cobo, avait demandé la requalification des faits en "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et avait dit "admettre une atténuation de la responsabilité".

Selon le spécialiste Israël Nisand, entendu comme expert au premier jour du procès, cette affaire est un cas "extrêmement typique" de déni de grossesse. La prise de conscience de son accouchement avait été "un capharnaüm psychique", a expliqué l'obstétricien, ajoutant que "des actes irresponsables peuvent alors se produire, comme de déposer l'enfant dans une poubelle et d'aller se coucher, comme l'a fait Mme Dedieu".

 

 

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