En direct
A suivre

Vikernes entendu par une commission d'expulsion

La maison de Kristian Vikernes, à Salon La Tour, le 16 juillet 2013 [Patrick Bernard / AFP/Archives] La maison de Kristian Vikernes, à Salon La Tour, le 16 juillet 2013 [Patrick Bernard / AFP/Archives]

Le Norvégien d'extrême droite Kristian Vikernes, soupçonné de préparation d'un projet terroriste en juillet, gardé à vue puis libéré sans aucune charge, a été entendu mardi au TGI de Brive par une commission qui devra statuer sur son éventuelle expulsion.

Lors de l'audience publique de cette Commission départementale d'expulsion, composée de trois magistrats qui, sous une semaine, rendent un avis en préfecture, l'homme de 40 ans, connu dans son pays comme musicien de black metal, pour ses opinions d'extrême droite et le meurtre d'un rival artistique, s'est défendu des accusations de menace à l'ordre public, a constaté une correspondante de l'AFP.

Fournissant des textes extraits de ses deux blogs, des représentants de la préfecture de Corrèze lui ont reproché ses propos ouvertement racistes et antisémites qui, selon eux, constituent "une réelle dangerosité" et "une atteinte à la sûreté de l’État".

Ils ont également noté que M. Vikernes n'avait pas d'emploi stable, qu'il ne parlait que "très peu" le français, et que ses enfants sont non-scolarisés et qu'ainsi "la cellule familiale pourrait se reconstituer en Norvège sans problème".

M. Vikernes, assisté d'une traductrice et de soutiens présents dans la salle d'audience, a contesté les traductions françaises de ses blogs écrits en anglais et en norvégien. Il a dit "ne bafouer aucune loi française" car, a-t-il dit, il n'est pas administrateur d'un des blogs et le second est hébergé aux États-Unis.

Affirmant ne pas tenir "des propos racistes" mais défendre "la culture européenne", M. Vikernes a estimé qu'il ne pouvait "garantir des phrases traduites par d'autres" que lui.

Longuement interrogé sur son idéologie, il a rétorqué, parlant à la première personne du pluriel: "Nous ne sommes pas agressifs avec nos idées, c'est nous qui sommes agressés par la tradition judéo-chrétienne".

Son avocat, Me Julien Freyssinet, a estimé que "la partie adverse ne ramène pas des éléments probants" que les traductions "ne correspondent pas", et que "cela ne suffit pas à caractériser la menace".

Selon lui, son client "ne représente pas de menace pour l’État (...) la meilleure des preuves est l'absence de poursuites devant un tribunal correctionnel".

Des sources judiciaires ont cependant confirmé lundi à l'AFP que M. Vikernes va comparaître le 17 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour "provocation à la haine raciale", en raison de ses écrits ouvertement antisémites et xénophobes sur son blog et "apologie de crime de guerre".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités