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Les premières vacances de Sharon, 7 ans, grâce au Secours populaire

Sharon, 7 ans, partie en vacances grâce au Secours Populaire, sur la plage de Home-Varaville le 14 août 2013 [Charly Triballeau / AFP] Sharon, 7 ans, partie en vacances grâce au Secours Populaire, sur la plage de Home-Varaville le 14 août 2013 [Charly Triballeau / AFP]

"Quand je vois le sourire jusqu'aux oreilles de Sharon quand elle est dans l'eau, je me dis que l'accueil d'un enfant qui n'est jamais parti en vacances, c'est un acte égoïste", avoue Séverine Deconinck qui, en famille, reçoit dans sa maison normande la petite Parisienne de 7 ans née au Congo.

De fait, lorsque cette "famille de vacances" choisie par le Secours populaire arrive avec des amis sur la plage de Home-Varaville (Calvados), Sharon est la première des sept enfants présents à partir vers l'eau. La pétillante fillette, qui vit habituellement avec sa maman et son petit frère dans un hôtel ou chez sa tante à Paris, fait honneur à son pique-nique sandwich-melon avec presque autant d'enthousiasme.

"Ce que je préfère, c'est la mer, et la piscine", répète inlassablement l'enfant, petite orpheline de père depuis 2010, et dont ce sont les premières vraies vacances de sa jeune existence.

La petite Sharon se baigne sur la plage de Home-Varaville avec sa "famille de vacances", le 14 août 2013 [Charly Triballeau / AFP]
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La petite Sharon se baigne sur la plage de Home-Varaville avec sa "famille de vacances", le 14 août 2013

"Elle a aussi vu ses premières vaches et sa première chèvre en vrai", et a commencé une mosaïque pour sa maman, précise Séverine, installée avec son mari architecte d'intérieur et leurs filles de 6 et 10 ans à Grandouet (Calvados), au coeur du bocage normand, dans une coquette maison avec jardin équipé de cabane, balançoire et trampolines.

A la plage comme à la "maison", Sharon, arrivée depuis dix jours pour une séjour de deux semaines, a l'aisance d'une enfant qui est chez elle, accueillant elle-même spontanément les nouveaux venus, leur présentant le chat puis le poney, qu'elle nourrit et brosse désormais sans crainte.

"La première fois qu'on est allées chercher du pain au village, elle a dit +mais il n'y a pas de Noirs ici+", raconte en souriant Jade, l'aîné des enfants Deconinck, qui considère Sharon "comme une amie".

"Pour nous, l'idée est aussi de montrer à nos enfants qu'on peut être ami avec des gens de catégories sociales différentes", précise Séverine, qui est une mère au foyer.

"Voir des gens différents"

L'arrivée de Sharon a nécessité un petit temps d'adaptation de la part de l'invitée, comme de ses hôtes.

"Au bout de deux jours, elle était à l'aise, même si elle fait des cauchemars la nuit", explique Séverine. "Nous faisons en sorte qu'elle parle quasi quotidiennement à sa maman au téléphone".

Côté Deconinck, "il y a eu quelques moments de jalousie de la part de Lou qui a 6 ans : Sharon est très câline. Mais nous avons fait des câlins aussi à Lou", précise Séverine. Et la petite dernière apprécie visiblement aujourd'hui sa nouvelle compagne de jeu.

Plus inattendu, "nous nous sommes mis à réciter le +Notre père+ tous les soirs car Sharon nous a expliqué qu'elle le faisait avec sa maman", confie Mme Deconinck, une catholique pratiquante occasionnelle. Mais Sharon "aurait pu être musulmane, cela aurait été très bien, même mieux puisque nous voulons que nos enfants voient des gens différents", souligne-t-elle.

La petite Parisienne a d'ores et déjà décidé de revenir. Les Deconinck espèrent l'accueillir à nouveau l'été prochain et, si sa maman est d'accord, pouvoir à l'occasion aller chercher Sharon à Paris pour un week-end.

Ces dernières années, un enfant sur trois ne partait pas en vacances mais le Secours populaire craint que ce ne soit pire cette année. "On arrive à trouver des familles mais pour des séjours de plus en plus courts", précise Mme Desarthe.

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