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Les fruits et légumes toujours plus chers

Les clients d'un supermarché regardent des pommes, le 14 juin 2013 à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne)  [Fred Dufour / AFP/Archives] Les clients d'un supermarché regardent des pommes, le 14 juin 2013 à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) [Fred Dufour / AFP/Archives]

Les prix des fruits et légumes atteignent des sommets cette année, sous l'effet du climat maussade du printemps, selon une étude de Familles Rurales qui s'inquiète de la concurrence des productions étrangères et met en garde les consommateurs.

Selon la 7e édition de l'Observatoire des prix des fruits et légumes de l'association de consommateurs, le prix moyen des fruits a flambé cet été de 14% et celui des légumes de 17% par rapport à l'an dernier.

La courgette (+32,6%), la poire (+31,4%) et la pomme (+30,4%) présentent les hausses les plus marquées, tandis que l'augmentation la plus sage concerne la nectarine (+5,35%) et qu'un seul produit, la cerise, voit son prix baisser.

Le prix moyen d'un kilo de fruits atteint 3,78 euros en 2013, et 2,21 euros pour les légumes, mais avec des tarifs variables selon les points de vente.

Un panier composé d'un kilo de chacun des 8 fruits et 8 légumes du panel coûte 43,05 euros en hard-discount, 51,57 euros en hyper ou supermarché et 55,24 euros au marché.

"Des plus hauts depuis 2007"

Un stand de fruits et légumes est photographié, le 20 novembre 2011 sur un marché à Lille [Philippe Huguen / AFP/Archives]
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Un stand de fruits et légumes est photographié, le 20 novembre 2011 sur un marché à Lille

Mais quel que soir le lieu de vente, "on atteint cette année des plus hauts depuis 2007 - date de mise en place de l'observatoire - au niveau des fruits, tandis que pour les légumes on est sur des niveaux équivalents à 2008, où on avait 30% de rendements en moins sur certaines productions", a expliqué Thierry Damien, président de Familles Rurales lors d'un point presse.

L'explication est simple: "les mauvaises conditions climatiques de mai et juin ont retardé l'arrivée des productions sur les étals et fait diminuer les volumes, faisant d'autant grimper les prix", a indiqué M. Damien.

Les prix de certains fruits et légumes ont en effet connu ces derniers mois une augmentation relative due aux conditions météorologiques, souligne en effet l'interprofession des fruits et légumes frais (Interfel).

Cependant, les aléas climatiques ayant entraîné un retard dans la production et la commercialisation des produits, "les prix de 2012 et de 2013 ne peuvent être comparés sur les mêmes périodes", souligne Interfel.

Pour autant, selon M. Damien, "il est difficile de savoir si cette hausse des prix a une véritable incidence sur la consommation globale de fruits et légumes. Mais ce que l'on sait, c'est que cette dernière recule régulièrement depuis quelques années, et que des prix élevés impactent forcément les quantités achetées, notamment chez les plus modestes".

L'association s'inquiète également de la progression des écarts de prix, de plus en plus marqués, entre fruits et légumes d'origine française et ceux en provenance de l'étranger.

Sur les 16 produits du panel, 10 venant d'Espagne, d'Italie, des Pays-Bas, de Pologne ou encore du Kenya, sont désormais moins chers que leurs équivalents français.

"C'est du jamais vu. Il y a encore deux ou trois ans, on n'avait que 4 à 5 produits étrangers moins chers. Au total, leur présence parmi les produits les moins onéreux a été multiplié par deux en quatre saisons seulement", a noté Thierry Damien.

Cette prolifération peut servir de moyen de pression sur les petits producteurs pour les inciter à baisser leurs prix, souligne le responsable de l’association.

Cet argument est repris par le Modef (Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux) qui estime que la grande distribution est la "seule bénéficiaire" des hausses de prix, en profitant pour augmenter ses marges aux dépens des producteurs.

Pour Familles Rurales, la concurrence accrue des productions étrangères pose également le problème de la responsabilité des consommateurs.

"On peut comprendre que pour les familles modestes, le prix soit le seul critère de sélection, et qu'ils se tournent donc vers les fruits et légumes étrangers, mais pour tous les autres, il y a des choix à faire et une vraie responsabilité", met en garde Thierry Damien.

Sans compter que la qualité des produits étrangers est davantage sujette à caution, en raison des temps de transports, des modes de conservation ou des normes de production pas forcément aussi strictes qu'en France, note Familles Rurales.

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