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Un meurtrier présumé confondu par son ADN 22 ans après

[[THOMAS SAMSON / AFP / ARCHIVES]]

Les avancées scientifiques ont permis de faire progresser l’enquête sur les meurtres de deux fillettes survenus en Isère dans les années 1990. Mardi, un suspect a été confondu par son ADN.

 

Sarah Syad, 6 ans et Saïda Berch, 10 ans ont été enlevées à Voreppe (Isère) en 1991 et 1996. Un suspect, Georges, âgé de 37 ans, a été arrêté et mis en examen pour le premier meurtre. Le suspect ne nie pas les faits mais conteste la préméditation.

Evoquant un "coup de folie", le suspect "se montre effondré et commence à comprendre la réalité de ce qu'on lui reproche", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Emmanuel Decombard. Le suspect est aujourd'hui un adulte handicapé, atteint de la maladie de Steinert, qui provoque une dégénérescence musculaire parfois associée à un retard mental plus ou moins important. "On a demandé une expertise psychiatrique de toute urgence", a ajouté Me Decombard, estimant "possible" que la défense plaide l'irresponsabilité.

A l’époque des enlèvements, l’homme, alors âgé d’une quinzaine d’années, avait été entendu comme témoin. Mais c’est finalement 22 ans après le premier enlèvement que Georges a été confondu par son ADN, de nouvelles expertises génétiques ayant été réalisées sur des scellés. Le Dauphiné a révélé mercredi que du sperme et des traces d’ADN ont permis d’identifier l’homme, un ami et voisin des frères des jeunes filles, selon Le Parisien.

 

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Empreintes digitales

Le corps de Sarah Syad est retrouvé le lendemain de sa disparition le 15 avril 1991. L’enfant a été étranglée et a subi des violences sexuelles. Autour de la scène du crime, les enquêteurs relèveront un paquet de mouchoirs portant des empreintes digitales et des traces de sperme.  

Pour ce deuxième meurtre, le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a requis une mise en examen du suspect pour meurtre sur mineur de 15 ans. "C'est le soulagement et l'espoir", a réagi Me Arnaud Lévy-Soussan, avocat de la famille de Saïda Berch. "C'est l'espoir que cette personne est bien l'auteur et qu'il soit en capacité d'assumer sa responsabilité", a-t-il expliqué. Mais ce rebondissement de l'enquête fait aussi "ressurgir un événement dramatique pour eux : ça les renvoie 17 ans en arrière", a-t-il ajouté.

Cinq ans plus tard, c’est le corps de Saïda Berch qui est découvert dans un canal d’irrigation deux jours après sa disparition le 24 novembre 1996. Egalement étranglée, l’enfant n’a cependant pas subi de sévices sexuels. Un magazine pornographique souillé est retrouvé sur la scène de crime. 

Les enquêteurs ne peuvent aller plus loin dans leurs recherches, faute de moyens leur permettant de confondre les deux meurtres.

 

Avancées technologiques

Ce n'est qu'en mars 2008 que la cellule « Mineurs 38 » voit le jour en Isère. Celle-ci vise à résoudre des affaires de disparitions et meurtres d’enfants ayant eu lieu entre 1983 et 1996 dans le département. 

Les résultats de nouvelles analyses confirment que la même personne a enlevé et tué Saïda et Sarah. 

Déjà fiché pour une affaire de délinquance routière, le suspect a pu être retrouvé. Il doit être présenté à un juge d’instruction jeudi.

 

Soulagement et espoir

Le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a requis la mise en examen du suspect pour tentative de viol sur mineur de 15 ans et assassinat pour le cas de Sarah Syad et la mise en examen pour meurtre sur mineur de 15 ans pour le cas de Saïda Berch.

"C'est le soulagement et l'espoir", a réagi Me Arnaud Lévy-Soussan, avocat de la famille de Saïda Berch.

"C'est l'espoir que la personne qui risque d'être mise en examen est bien l'auteur et qu'il soit en capacité d'assumer sa responsabilité", a-t-il développé.

Mais ce rebondissement de l'enquête fait aussi "ressurgir un événement dramatique pour eux : ça les renvoie 17 ans en arrière", a-t-il ajouté.

 

Pas le profil de l'assassin

"Certains frères" de la victime connaissaient le suspect, qui habite non loin de chez eux, a précisé l'avocat, en évoquant "une espèce de dédoublement de la personnalité quand même inquiétant".

L'avocat du suspect, Me Emmanuel Decombard, a au contraire décrit "quelqu'un qui n'a pas le profil d'un assassin".

"Il est sans histoire, a une concubine et un enfant de 4 ans", a-t-il souligné en insistant sur la présomption d'innocence.

 

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