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Christian Iacono obtient la saisine de la Cour de révision

L'ancien maire de Vence Christian Iacono arrive au palais de justice de Paris le 27 mai 2013, pour participer à la commission de révision.  [Jacques Demarthon / AFP/Archives] L'ancien maire de Vence Christian Iacono arrive au palais de justice de Paris le 27 mai 2013, pour participer à la commission de révision. [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Une décision de justice a ouvert la voie jeudi à une éventuelle réhabilitation de Christian Iacono, l'ancien maire de Vence (Alpes-Maritimes) condamné à neuf ans de prison pour le viol de son petit-fils qui est, depuis, revenu sur ses accusations.

Christian Iacono, 78 ans, a obtenu jeudi la saisine de la Cour de révision, selon une source judiciaire. Il reviendra à celle-ci de dire si elle annule ou non cette condamnation et ordonne un nouveau procès.

L'ex-élu des Alpes-Maritimes avait été condamné en première instance en 2009, puis en appel en février 2011.

Son petit-fils, Gabriel Iacono, apprenant la nouvelle, s'est déclaré "ultra-satisfait".

"C’est parfait, la justice a enfin compris la vérité, ça fait du bien. Je suis à deux doigts de pleurer", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le jeune homme devait s'entretenir avec son avocat, Me Luc Febbraro, et prévoyait éventuellement d'organiser un point avec la presse à Nice jeudi après-midi.

L'affaire avait connu un spectaculaire rebondissement en mai 2011: Gabriel Iacono était alors revenu sur ses accusations, maintenues pendant 11 ans et portant sur des faits qui se seraient déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian à Vence, alors que l'enfant avait entre cinq et huit ans.

 

Rétractations

 

C'est sur cette base que la défense de l'ancien maire de Vence avait saisi la Commission de révision des condamnations pénales. "Il nous semble que les rétractations de Gabriel, indubitablement, constituent un élément nouveau de nature à engendrer le doute sur la culpabilité de Christian Iacono", avait déclaré son avocat, Me Gérard Baudoux, à l'issue de l'audience à huis clos le 27 mai, confiant alors son "espoir".

Le 23 janvier 2012, la Commission de révision avait rejeté la demande de suspension de peine de Christian et ordonné un supplément d'information.

Celui-ci a apporté de nouveaux éléments et confirmé les rétractations de son petit-fils, assurant qu'elle étaient "exemptes de toute manipulation" et n'étaient pas liées à un quelconque intéressement financier, selon l'avocat.

Les investigations menées dans ce cadre avaient également éclairé la Commission sur les raisons qui ont pu conduire Gabriel à accuser son grand-père dans un contexte familial conflictuel.

Il avait en effet expliqué avoir porté ces accusations par volonté de "rapprocher (ses) parents après leur divorce et d'être au (cœur) des attentions de tout le monde".

"Personne ne m'a poussé à l'incriminer. Pour autant je n'ai pas menti. J'y croyais vraiment. Et puis j'ai pris du recul et de la maturité", avait-il dit après son revirement.

"J'ai peut-être effectué une transposition, désigné mon grand-père à la place de quelqu'un d'autre", avait-il avancé, avant d'estimer n'avoir jamais été violé.

Après avoir purgé au total 16 mois en quatre séjours sous les verrous, Christian a été remis en liberté le 5 avril 2012. Les modalités de sa libération conditionnelle lui interdisent de s'exprimer dans la presse.

Depuis 1945, seuls huit condamnés pour des crimes ont été acquittés au terme d'une procédure de révision, dont une seule fois en 2011 dans une affaire sexuelle.

Loïc Sécher, condamné en 2003 à 16 ans de réclusion pour le viol d'une adolescente qui, après l'avoir accusé, a finalement avoué avoir menti, a été acquitté au terme d'un procès en révision le 24 juin 2011.

Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri pourraient être les suivants, la Cour de révision ayant annulé mi-mai leur condamnation pour des meurtres après les aveux de deux autres suspects.

 

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