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Inquiétudes sur la situation des sans-abri en été

Un sans-abri dans une rue de Paris le 18 mai 2012 [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] Un sans-abri dans une rue de Paris le 18 mai 2012 [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

A la veille des vacances, des associations d'aide aux sans-abri ont poussé lundi un cri d'alarme face aux remises à la rue de SDF qui s'intensifient, aux expulsions locatives qui se poursuivent et aux démantèlements de campements sans relogement.

"Pour ceux qui sont en situation de fragilité, la galère c'est toute l'année", a souligné Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre et porte-parole d'un Collectif de 33 associations "unies pour une nouvelle politique du logement".

"Certains se demandent +est-ce que je vais pouvoir avoir un lit ce soir+, d'autres sont menacés d'expulsion, d'autres ont la boule au ventre par peur de se faire expulser de leur campement", a-t-il expliqué devant la presse, réunie sur une petite place près de la gare de Lyon (XIIe arrondissement) à Paris.

Devant une banderole "Mal logés, sans abris, les oubliés de la République", une douzaine de matelas et cartons ont été installés. Sur chacun d'eux, une pancarte: "J'erre de centre d'hébergement en centre d'hébergement... et demain?", "Je suis hébergé chaque hiver et chaque printemps je suis à la rue...et demain?", ou encore "Bernard, décédé boulevard Richard Lenoir, il n'aura plus de lendemain".

"Les centres d'hébergement hivernaux ferment un peu partout, les chiffres du 115 (numéro d'appel d'urgence pour les sans-abris) sont catastrophiques avec environ 70% de non réponse", a déploré Florent Gueguen, délégué général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).

"Si à Paris les choses globalement s'améliorent, en Rhône-Alpes, un millier de places ont fermé, en Isère 500 places seront fermées d'ici quelques semaines, en Gironde 150 personnes sont rejetées du 115 tous les soirs", a-t-il énuméré, alors que le gouvernement avait promis la fin d'une gestion saisonnière de l'hébergement d'urgence.

"Les associations sont désemparées", le personnel est en "perte de sens par rapport aux obligations de l'Etat d'héberger les plus démunis", souligne-t-il.

Dénonçant "la faiblesse de la loi Duflot 2 sur la prise en charge des sans-abri", il a demandé qu'il n'y ait "pas de fermetures de centres hivernaux tant que des solutions ne sont pas trouvées".

D'autres personnes pourraient "basculer à la rue", notamment à cause des expulsions locatives qui traditionnellement s'intensifient pendant l'été, a ajouté Christophe Robert, réclamant à nouveau "un moratoire sur les expulsions".

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