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Crues exceptionnelles dans les Hautes-Pyrénées : un mort

Les pompiers le 18 juin 2013 dans Lourdes inondée [Laurent Dard  / AFP] Les pompiers le 18 juin 2013 dans Lourdes inondée [Laurent Dard / AFP]

Une septuagénaire est morte noyée dans la nuit de mardi à mercredi, victime de la crue exceptionnelle du gave de Pau qui amorçait sa décrue mercredi mais dont les flots torrentiels ont conduit à la suspension des pèlerinages à Lourdes et ont provoqué l'évacuation de près de 2.000 personnes.

Les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques sont maintenues en vigilance rouge pour les crues. Météo-France a en outre placé en vigilance orange les Landes et la Haute-Garonne pour les crues et une quarantaine de départements d'un grand quart nord-est, dont ceux d'Ile-de-France, pour les orages.

Les services de météorologie font état d'une "crue majeure sur le gave de Pau" et d'une "crue importante sur les cours d'eau des Pyrénées centrales et occidentales".

Si le pic de cet épisode météorologique hors norme semblait passé en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées, les préfectures de ces deux départements découvraient progressivement les dégâts matériels. Le pont de Saint-Laurent-de-Neste a ainsi été emporté par la Neste, un affluent de la Garonne.

Le Gave de Pau, à Lourdes, le 18 juin 2013  [Pascal Pavani / AFP]
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Le Gave de Pau, à Lourdes, le 18 juin 2013
 

A Barèges, deux maisons ont été emportées tandis que des tronçons entiers de plusieurs départementales ont été emportés par les flots.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et sa collègue de l'Ecologie Delphine Batho étaient attendus à Lourdes en début d'après-midi pour constater l'ampleur de la catastrophe dans la cité mariale déjà durement touchée par les inondations en octobre 2012.

"On a atteint un niveau de dégâts qu'on n'avait pas imaginé", a déploré Mathias Terrier, un des responsables de la communication des Sanctuaires.

Mercredi matin, la célèbre grotte de Lourdes, où la tradition catholique situe les apparitions de la Vierge était toujours envahie par les eaux, a constaté un journaliste de l'AFP.

Deux pèlerinages prévus mercredi, notamment l'un rassemblant 3.000 fidèles d'Arras (Pas-de-Calais), ont été annulés. Aucun autre rassemblement d'envergure n'était prévu dans les jours à venir.

Le site des Sanctuaires, qui regroupe plusieurs basiliques sur cinquante hectares, n'est pas entièrement fermé aux visiteurs: des messes sont organisées dans les basiliques situées dans la partie supérieure.

Un kiosque est balayé par la montée du Gave de Pau, le 18 juin 2013 à Lourdes [Pascal Pavani / AFP]
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Un kiosque est balayé par la montée du Gave de Pau, le 18 juin 2013 à Lourdes
 

En contrebas, le gave de Pau, dont le niveau demeurait toujours très élevé, avait retrouvé son lit et chariait dans ses eaux tumultueuses et boueuses de nombreux débris et des branchages.

 

Une septuagénaire noyée

Dans la nuit de mardi à mercredi, tandis que près de 2.000 personnes avaient été mises en sécurité dans les deux départements, notamment à Saint-Béat où plusieurs habitants ont dû être hélitreuillés, une septuagénaire a été emportée par les eaux.

La victime, qui venait d'être évacuée avec son mari de son domicile de Pierrefitte-Nestalas vers la salle des fêtes de la commune, a voulu retourner chez elle pour y chercher des effets personnels.

Leur voiture a été soulevée par une vague d'eau et la femme a été emportée par les flots lorsqu'elle a tenté d'en sortir. Son mari a pu être récupéré par les pompiers, en état d'hypothermie, a-t-on indiqué à la préfecture.

Le gave de Pau, une rivière traditionnellement abondante, s'est transformé en un large et puissant torrent depuis mardi matin.

 
 

"La décrue est amorcée. Nous avons constaté une diminution continuelle dans la nuit. Par ailleurs, Météo-France nous annonce 10 mm de précipitations sur les prochaines 24H00, ce qui ne devrait pas trop contrarier la décrue", a confirmé un responsable de la préfecture des Hautes-Pyrénées à l'AFP.

Quelques 7.000 foyers étaient toujours privés d'électricité dans les Hautes-Pyrénées.

Lente décrue

Vigicrues notait une diminution sensible des précipitations sur le massif des Pyrénées. Les fortes précipitations des deux derniers jours combinées à la fonte des neiges en raison d'un net redoux expliquent l'ampleur des crues constatées dans la partie ouest des Pyrénées depuis mardi.

En aval, dans les Pyrénées-Atlantiques, la situation connaissait une accalmie en début de matinée, avec un pic de crue atteint à Nay vers 02H15 mercredi.

Mais les orages devaient reprendre dans la matinée plus à l'ouest, avec avis de vent fort sur la côte entraînant un passage en vigilance jaune pour vague de submersion à compter de jeudi, selon la préfecture.

Il y a eu 50 interventions de pompiers dans la nuit, entraînant un total de 200 évacuations autour de Nay et de Pau, a-t-on précisé, mais il n'y a pas eu de victimes. 1.500 foyers étaient privés d’électricité entre Baudreix et Pau mercredi midi.

En Haute-Garonne, la préfecture faisait état d'une "lente décrue" de la Garonne et de la Pique.

"Par rapport à hier (mardi), la situation s'est stabilisée", a expliqué le directeur de cabinet du préfet de la Haute-Garonne, Maurice Barate. Environ 300 personnes à Luchon, Saint-Béat ou dans cinq autres villages alentour, ont dû être relogées dans la nuit.

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