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Agression d'un militaire à La Défense : le suspect arrêté a reconnu les faits

L' homme  arrêté dans les Yvelines à son arrivée le 29 mai 2013 à la BRI à Paris [Eric Feferberg / AFP] L' homme arrêté dans les Yvelines à son arrivée le 29 mai 2013 à la BRI à Paris [Eric Feferberg / AFP]

L'auteur présumé de l'attaque contre un militaire à La Défense, un jeune converti à l'islam "à la fin de sa minorité", a sans doute "agi au nom de son idéologie religieuse", a affirmé mercredi le procureur de Paris lors d'une conférence de presse.

Prénommé Alexandre, ce jeune homme, qui aura 22 ans jeudi, "a reconnu les faits" lors de son interpellation mercredi matin dans les Yvelines, a précisé Xavier Molins. Le procureur, qui a dénoncé sa "volonté de tuer assez évidente", a toutefois précisé qu'il n'était pas connu des services de renseignement et que son identité avait simplement été contrôlée en 2007 à l'occasion d'une prière de rue.

Il a été interpellé sans résistance alors qu'il arrivait au domicile d'une de ses connaissances, dans un grand ensemble de Verrière (Yvelines) où s'étaient présentés à 06H00 les policiers, selon une source proche du dossier. Il a expliqué qu'il venait de prier et avait passé trois jours caché dans un wagon désaffecté sur la commune, selon cette source. Le jeune homme serait le tenant d'un "islam traditionaliste voire radical, depuis trois ou quatre ans", a dit une source proche de l'enquête qui a appelé toutefois à la prudence. En effet, le suspect n'est pas connu comme un "tenant du jihad", a-t-on tempéré. "L'enquête devra déterminer à quel moment il a basculé dans un projet jihadiste", a ajouté une des sources proches de l'enquête.

"C'est un jeune islamiste récemment converti et déjà connu des services de police spécialisés pour ses convictions religieuses", a confirmé une autre source proche du dossier. Il était aussi connu des services de police pour des faits de petite et moyenne délinquance, notamment des vols, a déclaré une source policière.

Le suspect   arrêté dans les Yvelines à son arrivée le 29 mai 2013 dans les locaux de la BRI à Paris [Eric Feferberg / AFP]
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Le suspect arrêté dans les Yvelines à son arrivée le 29 mai 2013 dans les locaux de la BRI à Paris
 

D'après les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme aurait dit lors de son interpellation qu'il voulait passer à l'acte. "Il faut en savoir plus sur ses motivations, sur son parcours, sur son environnement familial", a déclaré Manuel Valls qui a appelé à la prudence sur iTélé.

L'agression du militaire, qui avait été blessé à la gorge et hospitalisé ce week-end, était survenue trois jours après le meurtre à Londres d'un soldat britannique par deux islamistes radicaux. Elle avait suscité l'émoi des militaires en France, un peu plus d'un an après l'assassinat de sept personnes, dont trois militaires, par Mohamed Merah.

Le ministre de l'Intérieur a dit mercredi qu'il y avait, selon lui, "plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines, de Merah potentiellement dans notre pays". Il a évoqué des "jeunes qui ont déjà eu affaire à la justice pour des faits de délinquance" et "qui se radicalisent" par internet ou par le biais d'imams radicaux.

Des images et de l'ADN

L'agression du militaire, qui participait au déploiement antiterroriste dans le cadre du plan Vigipirate, avait été filmée par la vidéosurveillance. La police disposait d'images nettes. Sur certaines d'entre elles, on voit l'agresseur priant quelques minutes avant l'agression, portant un petit chapeau et une tenue noire, selon des sources proches de l'enquête.

Le suspect   arrêté dans les Yvelines à son arrivée le 29 mai 2013 dans les locaux de la BRI à Paris [Eric Feferberg / AFP]
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Le suspect arrêté dans les Yvelines à son arrivée le 29 mai 2013 dans les locaux de la BRI à Paris
 

Les enquêteurs disposaient aussi d'un sac abandonné par l'agresseur, contenant un couteau et une bouteille de boisson, ce qui a permis de l'identifier, notamment grâce à ses traces ADN, a précisé une source policière.

A la suite de ces avancées, la police judiciaire parisienne avait déployé un très important dispositif de surveillance, notamment autour de Trappes dans les Yvelines, pour prévenir toute récidive.

Le ministre de l'Intérieur a exprimé sa "gratitude aux policiers de la brigade criminelle", dans un communiqué.

Cédric Cordiez, 23 ans, soldat de première classe du 4e régiment de chasseurs de Gap, a pu quitter lundi l'hôpital Percy de Clamart. Il avait été agressé par derrière, alors qu'il patrouillait avec deux autres soldats dans le cadre du plan Vigipirate qui est au niveau rouge renforcé. Marchant quelques mètres devant, ceux-ci n'avaient pu interpeller l'agresseur de leur camarade.

Sa compagne, s'exprimant sur RTL, avait déclaré que le soldat avait été "traumatisé" par l'agression et que depuis, "il n'est pas tranquille".

 
 

"Pas moins de 120 jihadistes français sont partis en un temps record pour se battre en Syrie, soit autant que de Belges et environ 60% de nos compatriotes engagés dans les rangs d'Al-Qaïda", avait précisé mardi le ministre au Figaro. Parmi eux, "environ 50 d'entre eux sont encore sur place, 40 en transit pour la Syrie et les 30 autres revenus dans l'Hexagone sont sous haute surveillance", avait-il précisé.

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