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Virgin : les salariés "épuisés et dégoûtés"

Manifestation de salariés de Virgin, le 30 avril 2013 à Paris [Francois Guillot / AFP/Archives] Manifestation de salariés de Virgin, le 30 avril 2013 à Paris [Francois Guillot / AFP/Archives]

Des salariés de Virgin se sont dits mercredi "épuisés et dégoutés" à la veille de l'examen au tribunal de commerce des offres de reprise du groupe en redressement judiciaire, une cinquantaine d'entre eux huant la direction avant une réunion du comité d'entreprise (CE), a constaté une journaliste de l'AFP.

"Merci la solidarité. Bravo pour la braderie. On a été insultés, vilipendés, on n'a pas dormi", ont lancé les salariés à la direction de l'enseigne de distribution culturelle, bloquant l'accès au CE, consacré à l'examen des offres de reprise. Face à cet accueil, la direction et notamment la présidente de Virgin Christine Mondollot, a décidé sous les sifflets de ne pas assister à la réunion, qui s'est tenue en présence de l'administrateur judiciaire.

Pour les salariés présents, l'organisation d'un important déstockage en début de semaine dernière dans les 26 magasins, employant 960 salariés, a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase". Selon plusieurs d'entre eux, les magasins ont été pratiquement vidés lors de cette opération pendant laquelle ils ont craint pour leur sécurité face à l'afflux de clients.

"On ne s'est pas du tout sentis soutenus par la direction", a ainsi expliqué à l'AFP Chloé, salariée à Barbès, ses collègues évoquant des "insultes à foison" venant de certains clients et expliquant s'être "sentis méprisés" lors de ces soldes. La direction a pour sa part assuré que tout était "resté sous contrôle" lors de l'opération.

"Les gens sont carrément dégoutés", a rapporté Loïc Delacourt (CFE-CGC). "La semaine dernière, les salariés étaient en colère à cause des soldes. Puis ils ont reçu un coup de massue après le retrait de Rougier et Plé", qui proposait de reprendre 11 des 26 magasins, a-t-il expliqué.

"C'est déprimant. Notre seul espoir est de partir à peu près décemment", a de fait confié à l'AFP Lamia salariée depuis 5 ans, évoquant certains collègues "complètement minés". "C'est fini. On veut juste avoir un bon plan social", a renchéri Emilie, contrôleuse de caisse, et employée depuis 11 ans.

Selon les syndicats, parmi les offres de reprise encore en lice figurent une offre du spécialiste des loisirs créatifs Cultura portant sur deux magasins, Avignon (17 postes) et Marseille (35 postes), et une de Vivarte (groupe multi-enseignes de prêt-à-porter et chaussures) portant sur 10 sites et proposant 173 postes. L'un des actionnaires, Lagardère, proposerait également de reclasser 80 salariés.

Selon des sources syndicales, l'administrateur judiciaire pourrait réclamer un report jeudi pour permettre d'améliorer les offres existantes.

Reste que pour Guy Olharan (CGT), le retrait de Rougier et Plé "change complètement la donne" en ce qui concerne le plan social à venir, le syndicaliste jugeant "impensable de se retrouver avec un plan aussi minimal". La direction a indiqué en fin de semaine dernière que le budget du plan était de 5 millions d'euros. Elle aurait par ailleurs recueilli 7 millions d'euros lors du déstockage, mais les syndicats n'ont pas obtenu la garantie que cette manne servirait à abonder au plan social.

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