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Plus qu'un mois avant le bac

Des lycéens planchent sur les épreuves du bac, le 18 juin 2012 à Paris [Frederick Florin / AFP/Archives] Des lycéens planchent sur les épreuves du bac, le 18 juin 2012 à Paris [Frederick Florin / AFP/Archives]

Les lycéens n'ont plus qu'un mois pour réviser avant d'attaquer les épreuves écrites du baccalauréat, pour une session 2013 nouvelle formule issue de la réforme du lycée et dont certaines innovations inquiètent les enseignants.

Environ 650.000 candidats passent le bac à partir du 17 juin, démarrant avec la philosophie. Les épreuves se dérouleront jusqu'au 21 juin et les résultats seront dévoilés le 5 juillet. Les épreuves de rattrapage auront lieu jusqu'au 10 juillet inclus.

La réforme du lycée général et technologique, lancée par la droite en 2010 en seconde, est arrivée cette année au baccalauréat, une institution créée par Napoléon 1er en 1808. Les modifications concernent notamment les coefficients, les épreuves dans de nouvelles disciplines et celles de langues vivantes.

L'objectif est d'améliorer l'orientation et de rééquilibrer les séries en première, notamment au profit de la série littéraire (L). Celle-ci est en perte de vitesse, alors que la série scientifique (S) renforce sa prédominance et que les bacheliers S ne poursuivent pas tous des études scientifiques.

La réforme est "au milieu du gué", avait souligné l'année dernière l'Inspection générale de l'Education nationale, mais les "transformations sont si profondes qu'elles nécessiteront plusieurs années pour se réaliser". Le ministre Vincent Peillon, qui s'est concentré sur le primaire, a donc décidé d'attendre que la réforme du lycée finisse de se mettre en place avant de l'évaluer.

Mais enseignants et lycéens se plaignent d'une désorganisation des cours ou encore du manque de "sujets zéro", sorte de tests, pour les nouvelles épreuves.

"dernier rite initiatique républicain"

La réforme "a été mise en place au pas de charge. Quand on l'a appliquée en seconde, on ne connaissait même pas les programmes de terminale", déplore Valérie Sipahimalani, professeur au lycée Jules-Ferry à Paris et responsable du syndicat Snes-FSU.

Le bac professionnel a également été rénové et raccourci de quatre à trois ans à partir de 2008. Des syndicats d'enseignants estiment que ces réformes étaient aussi un moyen de supprimer des postes.

Entre 1960 et 2012, le taux de réussite au bac a augmenté, passant de 60,5% à 84,5%, mais décrocher le diplôme ne suffit plus pour certains élèves qui visent une mention pour accéder aux grandes écoles. Les épreuves facultatives, comme la planche à voile ou le swahili, augmentent les chances d'avoir une mention, et parfois de réussir l'examen.

La "forte incidence" des épreuves facultatives sur les résultats "entretient le sentiment d'une perte de valeur du diplôme", relève un rapport ministériel. Pour autant l'examen reste un symbole et "est perçu comme le dernier rite initiatique républicain".

C'est le sentiment qui ressort d'un récent sondage dans lequel une très grande majorité (plus de 80%) de lycéens, parents et enseignants jugent que le bac a moins de valeur aujourd'hui qu'il y a 20 ans, mais qu'il reste utile pour réussir professionnellement. Ils verraient d'un bon oeil une transformation de cet examen emblématique pour y introduire une partie de contrôle en cours d'année.

Ce type de réforme est un serpent de mer relancé par les risques de fraudes, comme lors de l'édition mouvementée de 2011, par le souci de prendre en compte les efforts fournis toute l'année par les élèves et pour alléger une organisation extrêmement lourde et coûteuse. François Fillon avait échoué en 2005 à instaurer un contrôle continu pour ne garder que quelques matières à l'examen final. M. Peillon a indiqué qu'il n'était "pas hostile" à l'introduction d'une part de contrôle continu.

Cette année encore, une attention toute particulière sera portée au dispositif qui sera mis en place pour dissuader les tentatives de fraudes liées aux nouvelles technologies. Il y a eu environ 400 cas de suspicion de fraudes en 2012, en baisse par rapport à l'année précédente, selon le ministère.

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