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Redoine Faïd toujours activement recherché

Les enquêteurs devant une porte de la prison de Sequedin détruite à l'explosif, le 13 avril 2013 [Philippe Huguen / AFP] Les enquêteurs devant une porte de la prison de Sequedin détruite à l'explosif, le 13 avril 2013 [Philippe Huguen / AFP]

Le braqueur en cavale Redoine Faïd, dont l'évasion spectaculaire de la prison de Sequedin (Nord) a été minutieusement préparée, était traqué dimanche jusqu'au-delà des frontières françaises par une centaine de policiers alors que son frère a été placé en garde à vue pour "ne négliger aucune piste".

Visiteur régulier de Redoine Faïd, son frère, qui était présent samedi matin au parloir sans avoir eu un contact avec lui, a été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Lille, a indiqué le procureur, Frédéric Fèvre.

"Aucune piste ne doit être négligée. Toutes les portes doivent être refermées les unes après les autres", a déclaré à l'AFP le procureur de Lille.

Sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, Redoine Faïd, 40 ans, détenu notamment pour une tentative d'attaque à main armée qui avait coûté la vie à une policière municipale en mai 2010, a lancé son évasion samedi vers 08H30, lors d'un parloir.

Christiane Taubira, ministre de la Justice, à la prison de Sequedin, le 13 avril 2013 [Philippe Huguen / AFP]
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Christiane Taubira, ministre de la Justice, à la prison de Sequedin, le 13 avril 2013
 

Avant de quitter l'établissement une demi-heure plus tard environ, ce "détenu particulièrement dangereux" selon le procureur, a pris en otage quatre surveillants sous la menace d'une arme à feu, détruit des portes à l'aide d'explosifs, puis a revêtu une tenue de gardien pour sortir de l'enceinte.

Il a ensuite pris la fuite à bord d'un premier véhicule stationné à proximité de la prison et dans lequel l'attendait un complice, a informé le procureur. Redoine Faïd a un peu plus tard abandonné et incendié la voiture sur l'A25 à hauteur de Ronchin, puis serait monté dans un second véhicule.

Tous les otages ont été libérés sur l'itinéraire de fuite de Redoine Faïd, et sont sains et saufs.

Les syndicats de surveillants ont dénoncé samedi un "acte de guerre", FO-Pénitentiaire allant jusqu'à réclamer la démission du directeur de l'administration pénitentiaire et de la ministre de la Justice, Christiane Taubira.

Cette évasion "a été préparée avec minutie", puisqu'il "avait des complices qui l'attendaient à l'extérieur" et qu'il "a usé d'armes et d'explosifs à l'intérieur de la prison", a souligné la CGT pénitentiaire.

Cela implique, selon la CGT, "que des armes, des explosifs, un téléphone portable ont pu entrer dans le centre pénitentiaire", rappelant qu'avec d'autres syndicats ils ont "demandé à plusieurs reprises une fouille générale de l'établissement" sans être écoutés.

Le syndicat FO-direction a affirmé pour sa part qu'au moment où Redoine Faïd prenait "plusieurs fonctionnaires pénitentiaires en otage pour couvrir sa fuite", des détenus "d'un bâtiment alors en promenade refusaient de réintégrer". Cet incident "concomitant pourrait laisser penser à une planification possible des événements".

"C'est une enquête minutieuse qui a débuté. Manifestement, il (Redoine Faïd, ndlr) a bénéficié d'une ou plusieurs complicités. Le rôle des enquêteurs va être maintenant de déterminer comment dans la prison il a pu se retrouver en possession d'explosifs et d'une arme", a également dit M. Fèvre.

La garde des Sceaux, qui s'est rendue samedi après-midi à Sequedin, a réfuté toute "faille" de l'administration pénitentiaire.

 
 

"L'opposition demande la démission de Mme Taubira. Mais la loi pénitentiaire, qui met fin aux fouilles systématiques après les parloirs a été votée sous le précédent gouvernement", a rappelé Cédric Deprez, délégué régional FO-Pénintentiaire.

Selon un élu CFTC, la fouille à corps est automatique à Sequedin à la sortie des parloirs pour les détenus, mais ceux-ci "peuvent cacher des objets" quand ils sont regroupés dans la salle d'attente en sortant du box.

Une information judiciaire devrait être ouverte prochainement, et un juge d'instruction de la Jirs de Lille (Juridiction interrégionale spécialisée) saisi.

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