Voilà une question qui fâche. Interrogés sur les inégalités salariales dans le cadre d’un sondage CSA pour l’émission Capital diffusée hier soir sur M6, les Français ne cachent pas leur mécontentement.
L’écrasante majorité d’entre eux (85 %) déclare ressentir de la «colère» quand elle entend parler des écarts de salaires qui existent dans le pays.
Et si «une forme de consensus» s’établit sur ce sujet, comme l’estiment les auteurs de l’étude, certaines catégories de la population sont encore plus sensibles que d’autres au problème.
Les plus indignées sont ainsi les catégories populaires (90 %), les personnes sans diplôme (93 %) et les sympathisants de gauche (93 %).
Symboles de ces disparités, deux professions sont pointées du doigt par les personnes interrogées.
D’une part, les joueurs de football de Ligue 1, jugés «trop payés» par 96 % des sondés. Leur salaire mensuel moyen, d’après TF1, avoisine les 45 000 euros.
D’autre part, les patrons des grandes entreprises du CAC 40, qui avaient gagné environ 4 millions d’euros en 2011, selon Proxinvest. C’est là aussi trop pour 88 % de la population.
A l’inverse, le salaire des ouvriers est jugé trop faible par 85 % des Français.
La vie facile à 2 683 euros
Irrités par ces différences, les travailleurs ont aussi une idée précise du montant à partir duquel on peut actuellement «vivre bien» en France : 2 683 euros par mois.
Un revenu sensiblement différent selon le sexe (2 819 euros pour les hommes, 2 558 pour les femmes) ou selon l’âge (2 293 euros selon les 18-24 ans, 3 178 pour les 65 ans et plus).
Mais aussi selon les sensibilités politiques de chacun. Un proche du parti écologiste se réjouira ainsi de gagner 2 330 euros par mois quand un socialiste estime qu’il en faut 2 564.
Le sympathisant de l’UMP place quant à lui la barre à 3 018 euros, et celui de l’UDI grimpe encore plus haut, à 3 259.