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La détention d'Abdelkader Merah prolongée

Arrivée le 9 septembre 2012 au palais de justice de Paris  du convoi transportant Abdelkader Merah [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Arrivée le 9 septembre 2012 au palais de justice de Paris du convoi transportant Abdelkader Merah [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

La justice a prolongé jeudi la détention provisoire d'Abdelkader Merah, mis en examen pour complicité dans les sept assassinats commis par son frère en mars 2012 à Toulouse et Montauban, a annoncé une de ses avocates.

Le juge des libertés et de la détention (JLD) a refusé sa mise en liberté parce qu'"il n'a pas donné l'identité du troisième homme", a expliqué Me Tiffany Dhuiege à la sortie de l'audience, affirmant toutefois que le juge avait évoqué la possibilité de placer Abdelkader Merah sous bracelet électronique "dans un futur proche". L'enquête n'a pour l'heure pas permis de démontrer l'existence de ce troisième homme qui aurait été complice des actes de Mohamed Merah.

Le JLD a prolongé la détention pour six mois. Le parquet de Paris avait demandé cette prolongation.

"Si le JLD a décidé du maintien en détention c'est qu'à l'évidence, il y a des éléments sérieux en termes de complicité contre lui", a réagi Me Olivier Morice, avocat d'une des familles des victimes. L'avocate d'une autre famille de victimes, Me Samia Maktouf, a jugé la décision du JLD "logique et conforme aux éléments de complicité qui sont à charge contre Abdelkader Merah" dans le dossier.

En matière criminelle, la détention provisoire initiale est d'une année maximum, susceptible de prolongations successives tous les six mois mais l'avocat du détenu peur faire une demande de remise en liberté avant ce délai.

Pour les affaires de terrorisme, de trafic de stupéfiants, de proxénétisme, extorsion de fonds et crime en bande organisée, la détention provisoire peut être exceptionnellement portée à quatre ans et huit mois.

Abdelkader Merah, incarcéré à Fresnes et seul mis en examen dans les assassinats commis par son frère, a toujours soutenu s'être brouillé de longue date avec Mohamed et avoir seulement renoué avec lui une semaine avant sa mort, dans l'assaut du Raid, le 22 mars. Et selon lui, Mohamed s'était converti seul à l'islam en prison.

Interrogé deux fois par les juges, Abdelkader Merah a nié toute implication dans les crimes de son frère. Il a seulement reconnu avoir été présent lors du vol du scooter, commis selon lui à son insu. Il leur a confirmé la présence d'un troisième homme à ce moment-là, dont il refuse de donner le nom. C'est ce refus qui lui vaut une prolongation de sa détention provisoire.

Interrogé par les juges antiterroristes le 5 février, il a démenti avoir su que son frère était parti au Pakistan d'où il était revenu le 18 octobre 2011. Mohamed Merah lui avait pourtant téléphoné lors de son séjour pakistanais.

Dans le cadre de l'enquête sur les complicités éventuelles dont aurait pu bénéficier le tueur, plusieurs personnes ont déjà été interpellées avant d'être relâchées sans poursuites.

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