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Malade, il demande à la justice de reconnaitre l'usage du cannabis thérapeutique

(Photo d'illustration).[RAUL ARBOLEDA / AFP]

Atteint de myopathie depuis l'enfance, Dominique Loumachi a demandé à la justice française de reconnaître l'usage du cannabis pour soulager ses douleurs. Le tribunal correctionnel de Belfort doit rendre sa décision mercredi.

A l'origine de la demande de cet homme de 40 ans : une comparution mi-décembre pour "usage et détention" de cannabis. Le parquet avait requis 300 euros d'amende avec sursis. Dominique Loumachi cultivait des pieds de cannabis chez sa sœur à Belfort, pour sa consommation personnelle.

"Je suis condamné, ma maladie est incurable et seul le cannabis me soulage", explique-t-il à l'AFP. Il demande "juste qu'on le laisser fumer pour vivre tranquillement" tout en regrettant "d'injecter de l'argent dans une économie souterraine pour acheter de l'herbe" depuis la saisie de ses plantations. Mais Dominique Loumachi souligne également qu'il n'arrêtera pas de fumer, "à moins qu'on trouve un traitement efficace".

Sa myopathie, une dermatopolymyosite, caractérisée par l'inflammation et la dégénérescence des fibres musculaire, s'est déclarée à l'âge de 8 ans. Depuis, il vit avec des douleurs permanentes et passe de nombreux séjours à l'hôpital.

Avant de se tourner vers le cannabis, en 1992, Dominique Loumachi a essayé de nombreux traitements médicamenteux. "J'étais un cobaye de la science, légalement drogué jusqu'à la moelle", affirme-t-il ainsi. Il évoque également les 76 effets secondaires de l'un de ses lourds traitements.

 

Demande de relaxe pour "état de nécessité"

Devant le tribunal, son avocat Me Jean-Charles Darey a plaidé la relaxe pour "état de nécessité" car son "client se trouve dans un état de douleur qui l'oblige à violer la loi sur les stupéfiants en consommant du cannabis pour moins souffrir". Un neurologue a d'ailleurs attesté par écrit que Dominique Loumachi souffre de "douleurs neurologiques pour lesquelles du cannabis peut être bénéfique en traitement adjuvant de la douleur".

"L'état de nécessité", prévu par l'article 122-7 du code pénal, admet qu'un individu peut enfreindre la loi pour "accompli(r) un acte nécessaire à (sa) personne", s'il fait "face à un danger actuel ou imminent". Me Jean-Charles Darey s'est appuyé sur l'arrêt de la cour d'appel de Papeete (Polynésie française) du 27 juin 2002, qui avait relaxé un homme paraplégique utilisant du cannabis pour calmer ses douleurs.

Dominique Loumachi a d'ores et déjà annoncé qu'il ferait appel de la décision de justice de mercredi s'il ne bénéficiait pas d'une relaxe. "Je ne demande pas qu'on légalise le cannabis, qui reste une drogue, mais seulement qu'on tolère son usage thérapeutique, sur ordonnance, pour les malades", souligne-t-il.

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