C’est l’une des deux voix que l’on entend lorsqu’on appelle l’horloge parlante. Depuis 1991, Marie-Sylvie Behr donne l’heure à tous ceux qui composent le 36 99.
Cette comédienne formée au cours Florent, avait été choisie par hasard. «A l’époque, je travaillais pour des petits films produits par France Telecom. Un jour, la production m’a appelée pour me dire que l’Observatoire de Paris allait changer la voix de l’horloge et me proposer des tests», se souvient-elle.
L’enregistrement n’a duré qu’une heure. Marie-Sylvie Behr avait alors une série de dates et de chiffres à lire au micro. «On m’avait demandé d’adopter un ton à la fois neutre et très légèrement souriant, pour ne pas tomber dans la monotonie.»
La seule femme du casting
A ce moment-là, Marie-Sylvie Behr ne savait pas encore que sa voix allait être sélectionnée. Mais des quatre comédiens candidats, elle était la seule femme. Deux enregistrements ont finalement été conservés, le sien et celui d’un homme, resté anonyme, et qui est encore utilisé.Le montage a ensuite duré trois semaines, le temps pour les ingénieurs de réaliser toutes les combinaisons possibles.
Un travail qui n’est pas près d’être répété de sitôt, puisque les différentes syllabes enregistrées permettent de donner l’heure jusqu’en 2085. Une durée de vie dont Marie-Sylvie Behr ne se soucie pas, préférant se concentrer sur d’autres projets.
Membre de l’association Les Voix, qui regroupe 180 comédiens de voix off, elle continue les doublages, principalement pour des émissions de télévision. «Je fais aussi du coaching pour aider des employés à vaincre le stress et je chante.» La mezzo-soprano a même sorti l’été dernier un album lyrique (Mélodies du temps des tsars) où elle interprète le répertoire russe du XIXe siècle.