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Affaire Bettencourt : nouvelle confrontation de trois des principaux acteurs

Patrice de Maistre (D) et son avocat Christophe Carriou Martin à leur arrivée le 13 novembre 2012 au palais de justice de Bordeaux [Jean-Pierre Muller / AFP/Archives] Patrice de Maistre (D) et son avocat Christophe Carriou Martin à leur arrivée le 13 novembre 2012 au palais de justice de Bordeaux [Jean-Pierre Muller / AFP/Archives]

Trois des principaux acteurs du dossier Bettencourt sont convoqués lundi pour une confrontation dans le bureau du juge d'instruction Jean-Michel Gentil qui tente de répondre aux dernières questions de cette enquête semblant toucher à sa fin.

Patrice de Maistre et Pascal Wilhelm, tous deux mis en examen, et Stéphane Courbit, témoin assisté, devront s'expliquer notamment sur l'investissement de 143,5 millions d'euros de Liliane Bettencourt dans LOV Group, société de M. Courbit.

Cet investissement réalisé en deux fois, en décembre 2010 puis au printemps 2011, a fait de Mme Bettencourt, 90 ans, souffrant de problèmes cognitifs depuis fin 2006, l'actionnaire à 20% de LOV Group.

Cette structure détient les participations de ce dernier dans des secteurs variés comme l'énergie, le jeu en ligne ou la production audiovisuelle.

Qu'il s'agisse en définitive d'un mauvais ou d'un bon investissement pour Mme Bettencourt, le juge souhaite comprendre comment il s'est monté, autour d'une actionnaire richissime mais fragile mentalement.

En juin 2010, le Point et Mediapart publient des extraits des enregistrements clandestins que vient de réaliser pendant un an le majordome de Mme Bettencourt dans son salon. Au-delà de l'artiste François-Marie Banier -- que Françoise, la fille de Mme Bettencourt, poursuit déjà à cette époque pour abus de faiblesse envers sa mère -- les enregistrements jettent le soupçon sur d'autres proches de la milliardaire, dont son gestionnaire de fortune Patrice de Maistre.

Pascal Wilhelm et son avocat Jean-David Boerner à leur arrivée le 12 novembre 2012 au palais de justice de Bordeaux [Nicolas Tucat / AFP/Archives]
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Pascal Wilhelm et son avocat Jean-David Boerner à leur arrivée le 12 novembre 2012 au palais de justice de Bordeaux
 

Celui-ci se retrouve sur la sellette, mais ne quitte officiellement le service de Mme Bettencourt qu'en décembre 2010, quand mère et fille signent un protocole d'accord. Pendant ces six derniers mois de 2010, on assiste à une montée en puissance de Me Pascal Wilhelm, avocat de M. de Maistre, qui va finir par le remplacer aux termes du protocole.

Or c'est à cette époque que l'investissement LOV Group est conclu. Me Wilhelm, qui était également l'avocat de M. Courbit, a toujours paru avoir été aux manettes dans cette affaire, en tant que gestionnaire de fortune soucieux de faire faire de bons placements à sa cliente. Mais il aurait récemment suggéré que l'idée venait de M. de Maistre, qui aurait lui aussi croisé M. Courbit.

La famille de Mme Bettencourt, pour sa part, avait clairement désigné Me Wilhelm lorsque l'affaire de l'investissement a été révélée en juin 2011. L'avocat de Françoise Bettencourt Meyers, Me Olivier Metzner, avait notamment évoqué une possible "deuxième affaire Bettencourt", accusant son confrère de se comporter comme "avocat et partie".

Il est difficile d'estimer si cette confrontation lundi après-midi changera le sort des protagonistes.

Stephane Courbit  (D) et son avocat Daniel Lalanne à leur arrivée le 10 janvier 2013 au palais de justice de Bordeaux [Nicolas Tucat / AFP/Archives]
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Stephane Courbit (D) et son avocat Daniel Lalanne à leur arrivée le 10 janvier 2013 au palais de justice de Bordeaux
 

M. Courbit risque toujours une mise en examen. Mais il faudrait que le juge trouve dans la confrontation matière à la prononcer, alors que cela n'a pas été le cas le 10 janvier, après une journée entière d'audition.

Me Wilhelm a déjà été mis en examen en janvier pour abus de confiance aggravé pour cet investissement, après une première mise en examen en juin 2012 pour abus de faiblesse dans un autre aspect de l'affaire. Mais, de source proche du dossier, le juge pourrait vouloir le placer encore devant certaines contradictions.

Quant à M. de Maistre, déjà mis en examen par trois fois dans l'affaire -- quoique jamais en relation avec cet investissement --, et qui a dû accomplir 88 jours de détention provisoire en 2012, il semble être celui qui a le moins à perdre.

Le juge Gentil semble être d'ailleurs sur le point de refermer cette tentaculaire enquête.

Avec cette confrontation, il est en passe d'achever l'instruction de ce dernier volet d'enquête sur les possibles malversations commises par l'entourage de Mme Bettencourt à ses dépens, dont un éventuel financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Il a déjà terminé deux autres volets relatifs aux enregistrements du majordome et à leur diffusion par la presse et à un éventuel trafic d'influence impliquant M. de Maistre et l'ex-ministre UMP Eric Woerth.

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