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Christophe Soullez : "Internet multiplie les opportunités de fraudes bancaires"

Image d'illustration.[AFP]

Les débits frauduleux de comptes bancaires sont en forte augmentation, comme le rapporte l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Son directeur, Christophe Soullez, décrypte ce phénomène.

Entre 2010 et 2011, le nombre de ménages qui déclarent avoir été victimes d’un début frauduleux sur leur compte bancaire est passé de 500 000 à 650 000 environ. Peut-on qualifier cette hausse de spectaculaire ?

Spectaculaire, je ne sais pas, mais elle est sensible, significative. Elle tient compte des déclarations faites par les ménages dans l’enquête de victimation, et non des chiffres recensés par les forces de l’ordre.

Premier enseignement de l’étude : le web est la plate-forme privilégiée pour ce type de fraudes : 52% des victimes disent que le débit provient d’un achat en ligne….

Il est vrai qu’Internet a permis de multiplier les opportunités pour commettre ce type de délit. C’est une plate-forme qui décuple les possibilités de frauder, et qui permet aussi aux malfaiteurs d’opérer depuis l’étranger. Remonter jusqu’à eux est donc très difficile.  

Quels moyens utilisent-ils ? 

Là encore, les possibilités sont nombreuses. Ils peuvent récupérer les coordonnées de la carte lors d’un achat dans un magasin, pirater les données d’entreprises qui gardent en mémoire les coordonnées bancaires de leurs clients, utiliser de faux distributeurs de billets pour recopier les cartes, ou y installer des caméras.

La majorité des débits frauduleux concerne des montants inférieurs à 300 euros. Pourquoi les malfaiteurs n’en profitent pas davantage ?

Ils privilégient les petits achats rapides, ce qui leur permet d'être plus difficilement repérer. Un particulier va en outre avoir beaucoup plus de mal à repérer, sur son relevé de compte bancaire, plusieurs retraits inexpliqués de 20 euros plutôt qu’un seul de 300 euros.

Quels conseils donner aux particuliers pour éviter ces fraudes ?

Toujours retirer son argent à l’abri des regards indiscrets, ne pas laisser sa facturette après un achat, ne pas quitter des yeux sa carte bancaire chez un commerçant, et vérifier que l’achat sur internet est sécurisé.

Pourquoi la fraude à la carte bancaire connaît un tel succès ?

C’est une activité illégale lucrative et sans violence. Et donc bien moins risquée, par exemple, qu’un vol à main armée. Elle est perpétrée par des petits délinquants classiques, mais les réseaux de crime organisé s’y intéressent aussi.

Depuis quelles régions du monde ?

Concernant les fraudes de données bancaires, on peut citer l’Europe de l’est, notamment la Roumanie et la Bulgarie, ou l’Afrique de l’Ouest. Les contrefaçons de cartes, elles, concernent davantage la Chine.

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