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L'avenir de Virgin Megastore scellé

Représentant de la CGT au CE de Virgin Megastore, Guy Olharan, à Paris, le 8 janvier 2013 [Eric Piermont / AFP] Représentant de la CGT au CE de Virgin Megastore, Guy Olharan, à Paris, le 8 janvier 2013 [Eric Piermont / AFP]

La direction de Virgin Megastore va déposer le bilan mercredi, ont rapporté mardi les syndicats, à l'issue d'un comité d'entreprise (CE) à Paris, auquel participait un représentant de l'actionnaire Butler Capital Partners.

La direction de Virgin Megastore a également indiqué qu'elle allait se déclarer en cessation de paiement dès mercredi auprès du tribunal de commerce.

"Procéder à une déclaration de cessation des paiements est une obligation légale dès lors que l'entreprise n'est pas en mesure de faire face à son passif exigible", indique la direction dans un communiqué, précisant que "ce dépôt de déclaration de cessation de paiement sera donc effectué dès demain".

Le fond d'investissement qui contrôle l'enseigne, emploie quelque 1.000 salariés et est incriminé par l'intersyndicale pour son manque d'investissements.

Selon plusieurs élus du CE, réuni pour la deuxième journée consécutive pour examiner "le projet de déclaration de cessation de paiement" de l'enseigne de produits culturels en difficulté financière, la direction a annoncé officiellement qu'elle se rendrait mercredi devant le tribunal de commerce de Paris.

Le CE avait été légèrement retardé car la présidente de Virgin, Christine Mondollot, a été reçue par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

Les syndicats, qui avaient rencontré la ministre la veille, y avaient vu un possible "signe que les choses bougent".

La présidente de Virgin, Christine Mondollot, à sa sortie du CE de Virgin Megastore à Paris, le 8 janvier 2013 [Eric Piermont / AFP]
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La présidente de Virgin, Christine Mondollot, à sa sortie du CE de Virgin Megastore à Paris, le 8 janvier 2013
 

Un porte-parole de la direction a évoqué un entretien "très positif" avec la ministre, qui s'était déclarée "très attachée au maintien de commerces culturels comme Virgin".

Vers midi, le représentant du fonds d'investissements française Butler Capital Partners (qui détient 74% du capital de Virgin) a quitté la réunion, laconique: "Nous avons investi beaucoup dans cette société. Notre but, c'est de trouver la meilleure solution possible".

La présidente de Virgin s'est refusée à tout commentaire.

"Incurie de gestion"

Comme d'autres distributeurs du secteur, dont la Fnac (groupe PPR), l'enseigne est victime de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du web, comme Amazon ou Apple.

Mais selon les syndicats, le fonds d'investissement Butler Capital Partners (BCP), qui contrôle le groupe depuis 2008, est le "principal responsable", faute d'avoir fait les investissements nécessaires.

Sylvain Alias (SUD) a affirmé avoir reçu lundi soir "des documents accablants" démontrant une "incurie de gestion, qui ne peut être que sanctionnée par les tribunaux".

Selon lui, "depuis des mois, Virgin ne paie plus ses bailleurs". Le représentant de FO Ahcène a relevé que "les loyers n'avaient pas été payés sur tout le réseau en octobre, novembre et décembre".

Un document, consulté par l'AFP, fait état de difficultés de paiement concernant 19 des 26 magasins. Ce document liste une série de réclamations des bailleurs, la plus ancienne remontant à octobre 2010 et la plupart concernant le quatrième trimestre 2012.

 
 

Concernant le navire amiral sur les Champs-Elysées à Paris, le document mentionne une demande du bailleur du 24 octobre concernant les loyers du 4e trimestre. Virgin a entrepris fin décembre de résilier le bail de ce magasin qui génère 20% de son chiffre d'affaires.

Sur le terrain, les vendeurs mais aussi les directeurs de magasins étaient dans l'attente. Certains s'apprêtaient à participer à des débrayages mercredi, alors qu'un rassemblement est prévu devant le magasin des Champs-Elysées.

"C'est dur d'apprendre ce qui va nous arriver dans les journaux", a indiqué à l'AFP un salarié marseillais, évoquant un "sentiment de frustration".

"On ne sait pas ce qui va se passer dans les prochains jours", a relevé de son côté Jennyfer, vendeuse à Lyon, précisant que les responsables étaient "très tendus", tandis que sa collègue Jessica assurait: "A minima on va se battre pour être payés par l'actionnaire".

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