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Le sort des salariés de Virgin en suspens

Des employées de Virgin Megastore manifestent devant le magasin des Champs-Elysées à Paris le 4 janvier 2013. [Lionel Bonaventure / AFP]

Le sort des quelque 1.000 salariés du distributeur de biens culturels Virgin Megastore était toujours en suspens lundi, la réunion consacrée au dépôt de bilan de l'enseigne au logo rouge devant se poursuivre mardi en présence du principal actionnaire.

Les élus du Comité d'entreprise (CE) avaient été invités à se prononcer "sur le projet de déclaration de cessation de paiement" de l'entreprise en difficulté financière.

Selon Sylvain Alias (SUD), ils prévoyaient d'"adopter une position ferme" et de ne pas rendre d'avis sur le projet afin de "gagner du temps" et de bloquer de facto le dépôt de bilan devant le tribunal de commerce de Paris.

Après plusieurs heures de discussions dans un "climat plutôt serein", selon Guy Olharan (CGT), la réunion du CE a été suspendue jusqu'à mardi.

Les syndicats ont obtenu que cette nouvelle séance se déroule cette fois en présence d'un représentant de Butler Capital Partners, actionnaire majoritaire, avec 74% du capital.

Les membres du Comité d'entreprise de Virgin Megastore, au début de leur réunion, le 7 janvier 2013 à Paris [Eric Feferberg / AFP]
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Les membres du Comité d'entreprise de Virgin Megastore, au début de leur réunion, le 7 janvier 2013 à Paris
 

Ils jugent en effet la société d'investissements française, qui contrôle le groupe depuis 2008, "principale responsable" de la situation dans laquelle se trouvent les 26 magasins Virgin aujourd'hui, faute notamment d'avoir fait les investissements nécessaires à son développement.

Sollicitée par l'AFP, la direction de Virgin a indiqué qu'elle ne s'exprimerait pas avant l'issue du CE mardi, confirmant la venue d'un représentant de Butler.

 

"Rien n'est trop tard"

"Lors de la réunion de ce matin, nous avons fait un état des lieux de l'entreprise, de son endettement", a indiqué M. Olharan, au nom de l'intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et SUD), se refusant à en dire davantage sur l'état des finances du groupe. Un syndicaliste à son côté a précisé que "rien n'est acté" en ce qui concerne le dépôt de bilan.

"Nous sommes absolument déterminés à trouver une solution pour les 1.000 salariés des Virgin", qui gagnent en moyenne 1.100 euros nets par mois, a ajouté M. Olharan.

"On croit tout à fait à la viabilité de l'entreprise sur la définition d'un nouveau projet", a-t-il poursuivi.

Loïc Delacourt (CFE-CGC) a précisé que ce projet visait à faire de l'entreprise un vendeur "multicanal", couplant les achats en ligne et la vente en magasin. "Rien n'est trop tard. On est super motivés", a-t-il souligné.

Les syndicats avaient rendez-vous dans l'après-midi avec la ministre de la Culture Aurélie Filippetti pour évoquer le sort de l'enseigne, victime, comme d'autres distributeurs spécialisés dont la Fnac, de l'effondrement des marchés "physiques" du disque et du DVD, et de la concurrence des grands acteurs du web, comme Amazon ou Apple.

Le groupe, issu à l'origine de l'empire Virgin du milliardaire britannique Richard Branson, a déjà fermé cinq magasins en un an et demi, selon les syndicats, et ses effectifs ont fondu de 200 salariés depuis deux ans.

La procédure de cessation de paiement, engagée quand un groupe n'est plus en mesure de régler ses créanciers, peut déboucher sur un redressement, mais aussi sur une liquidation judiciaire, c'est-à-dire la disparition pure et simple de l'entreprise.

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