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Le petit village de Bugarach transformé en camp retranché

Jusqu'à dimanche, les accès à Bugarach sont filtrés. Jusqu'à dimanche, les accès à Bugarach sont filtrés. [©ERIC CABANIS/AFP]

La commune de l’Aude est cadenassée jusqu’à dimanche pour éviter l’afflux de curieux pour la fin du monde. Une mobilisation qui irrite les habitants.

«On demande une chose aux gens : ne venez pas à Bugarach». C’est l’appel lancé par Nicolas Martrenchard, directeur de cabinet du préfet de l'Aude, à propos de la petite commune censée être le seul refuge de la planète pour le 21/12/2012.

Craignant un afflux de curieux et, peut-être, d’illuminés souhaitant coûte que coûte sauver leur peau, les autorités ont vu les choses en grand.

Filtrage des routes menant au village, laissez-passer obligatoire pour les habitants, accès au Pic fermé, interdiction de faire du camping, de chasser ou d’organiser un apéro géant dans les environs.

En tout 150 gendarmes et pompiers sont mobilisés sur place, et pourraient être renforcés si besoin est. Bugarach ne s’apprête pas à accueillir le G20, mais c’est tout comme. «Le village ne peut pas accueillir des milliers de personnes, ce serait trop dangereux», justifie Nicolas Martrenchard.

 

La population sous pression

Mais cette mobilisation en agace plus d’un, à commencer par Patrice Etienne, le propriétaire du Relais de Bugarach, point de ralliement des randonneurs du coin.

«Les agriculteurs sont énervés, les chasseurs sont énervés, on sent la pression, le contrôle permanent. La population est excédée devant la tournure des évènements».

Il se demande pourquoi tant de membres des forces de l’ordre ont fait le déplacement, alors qu’«une cinquantaine d’hommes au maximum suffisent  pour bloquer les accès au village par la route». Selon lui, le blocage du Pic par les autorités durant quatre jours cache quelque chose de louche.

Thibault, qui habite à quelques kilomètres de là, dans la forêt, partage cette incompréhension. «Ca n’a pas de sens, autant de gendarmes. Pourquoi dépenser nos impôts là-dedans, alors qu’il y plein d’autres choses dont il faudrait s’occuper avant».

Mais d’autres habitants de la région font avec. «Aujourd’hui on leur tombe dessus, mais s’il n’y a ne serait-ce qu’un seul mort, on leur tombera dessus aussi», fait remarquer Gérard. Et ce dernier de prévenir : «C’est d’ailleurs  probable que certains tenteront quelques chose».

 

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