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Peillon dévoile son projet de refondation de l'école

Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, le 4 décembre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP] Le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, le 4 décembre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]

Après cinq mois de discussions, Vincent Peillon a dévoilé le projet de loi sur la refondation de l'école qui réaffirme les promesses emblématiques de François Hollande de recréer 60.000 postes sur cinq ans, détruits par la droite, et de donner la priorité au primaire pour lutter contre l'échec scolaire.

Le projet de loi d'orientation et de programmation modifie le code de l'éducation. Il comporte une annexe qui explique les enjeux de la refondation et des réformes qui ne passent pas toutes nécessairement par la loi, comme la réforme sensible des rythmes scolaires qui fait l'objet d'un décret.

Le projet de loi et l'annexe, dont l'AFP a eu copie, ont été communiqués mercredi aux organisations syndicales. Ils seront présentés en Conseil des ministres fin janvier, après avoir été examinés par plusieurs instances, dont le Conseil d'Etat. Ils seront soumis au Parlement fin février-début mars.

La refondation de l'école, qui n'est pas une "énième réforme" avait promis Vincent Peillon en prenant ses fonctions, est une promesse de campagne de François Hollande qui a fait de l'éducation la "priorité" de son mandat.

Le choix d'une loi de programmation, qui fixe les moyens budgétaires et les orientations pédagogiques jusqu'à la fin du quinquennat, traduit cet engagement.

La création de 60.000 postes pour compenser les 80.000 postes supprimés par la droite entre 2007 et 2012 est une mesure phare de la loi.

Cet investissement sera consacré au rétablissement d'une "véritable formation initiale" des enseignants, quasiment supprimée par la droite en 2007, et au primaire pour lutter contre l'échec scolaire. L'accent sera mis sur l'accueil des enfants de moins de 3 ans et l'application du principe "plus de maîtres que de classes" pour développer de nouvelles pratiques pédagogiques.

"Faire entrer l'école dans l'ère numérique" est une autre ambition du ministre. "Des plans numériques ont été lancés", mais "nous changeons complètement d'échelle. Nous avons cinq ans pour réussir", a-t-il fait valoir.

"C'est un domaine où notre pays a à franchir des marges de progrès très importantes", a dit à l'AFP François Bonneau, vice-président de l'Association des régions de France (ARF), ces dernières ayant la responsabilité des lycées.

"Les infrastructures sont très au niveau mais nous avons deux problèmes que la loi prend en compte: le développement des usages, ce qui suppose une formation des enseignants, et la responsabilité de la maintenance technique reconnue aux collectivités sous réserve de compensations financières", a-t-il ajouté.

Des réformes sont aussi évoquées pour le collège et le lycée.

Christian Chevalier, du SE-Unsa, salue plusieurs "ruptures importantes". "La pédagogie est au centre du système, on passe de l'injonction à la confiance dans les personnels", se félicite-t-il. Et on "crée un lien structurel entre l'école et le collège", dit-il, une mesure dénoncée par FO qui demande à M. Peillon de "renoncer" au projet de loi.

"Un cap est fixé, on attend maintenant une véritable impulsion sur le terrain pour améliorer la vie professionnelle des enseignants au service de la réussite des élèves", avertit Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU.

Saluant des avancées, Valérie Marty, de la fédération de parents Peep, déplore cependant qu'il n'y ait "pas grand chose sur la lutte contre le décrochage" au collège.

Le SE-Unsa relève "une volonté politique forte et ambitieuse", même si "certains axes mériteront d'être précisés ou renforcés".

Sur la réforme des rythmes scolaires dans le primaire, à laquelle la droite avait renoncé, le retour à la semaine de 4,5 jours se fera en 2013 ou 2014 suivant les communes.

Mais beaucoup de choses restent à définir (organisation de la journée des élèves, temps des enseignants...) du fait de discussions ardues avec les différents acteurs (enseignants, parents, élus, professionnels du tourisme...) aux intérêts divergents.

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