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Les membres de l'Arche de Zoé jugés à Paris

(g-d) Alain Peligat, Emilie Lelouch et Eric Breteau, trois membres de l'association l'Arche de Zoé, le 24 décembre 2007 lors de leur procès à N'Djamena [Pascal Guyot / AFP/Archives] (g-d) Alain Peligat, Emilie Lelouch et Eric Breteau, trois membres de l'association l'Arche de Zoé, le 24 décembre 2007 lors de leur procès à N'Djamena [Pascal Guyot / AFP/Archives]

Le procès des six membres de l'Arche de Zoé, qui avaient tenté en 2007 d'exfiltrer 103 enfants vers la France en les faisant passer pour orphelins, s'ouvre lundi à Paris en l'absence de deux de ses principaux protagonistes et sur fond de colère des familles au Tchad.

Eric Breteau, président de l'association humanitaire et sa compagne Emilie Lelouch ont fait savoir qu'ils refusaient de comparaître devant le tribunal correctionnel pour "exercice illicite de l'activité d'intermédiaire pour l'adoption", "aide au séjour irrégulier" et "escroquerie" au préjudice des 358 familles accueillantes.

En revanche, les quatre autres prévenus -le médecin Philippe van Winkelberg, le logisticien Alain Péligat, la journaliste Agnès Pelleran et Christophe Letien, un membre de l'association resté en France- seront présents.

Une vingtaine de familles françaises se sont constituées partie civile, estimant que l'Arche de Zoé a abusé de leur désir d'enfant, en jouant sur "les sentiments, l'affectif".

Le 25 octobre 2007, dix-sept Européens, dont neuf Français, étaient arrêtés à Abéché (est du Tchad), alors qu'ils s'apprêtaient à faire embarquer illégalement vers la France 103 enfants affublés de faux pansements, présentés comme des orphelins du Darfour, région soudanaise frontalière du Tchad.

Emilie Lelouch, Eric Breteau, Alain Peligat et Nadia Merimi pendant leur garde à vue après avoir tenté d'exfiltrer 103 enfants tchadiens vers la France, le 28 octobre 2007 à Abeche [ / Service de presse de la présidence tchadienne/AFP/Archives]
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Emilie Lelouch, Eric Breteau, Alain Peligat et Nadia Merimi pendant leur garde à vue après avoir tenté d'exfiltrer 103 enfants tchadiens vers la France, le 28 octobre 2007 à Abeche
 

Les enfants, promis à des familles d'adoptants en France, étaient en réalité pour la plupart tchadiens et la quasi-totalité d'entre eux n'étaient pas des orphelins, comme l'association l'affirmait sur internet, appelant à leur adoption.

En juillet 2007, près de quatre mois après cet appel, la justice française avait ouvert une enquête à la suite d'un signalement du ministère des Affaires étrangères sur les agissements de l'Arche de Zoé.

En novembre, le gouvernement tchadien avait libéré les trois journalistes, le pilote belge et des Espagnols, impliqués dans cette opération rocambolesque. Le 26 décembre, un mois après leur arrestation, les six Français de l'Arche de Zoé avaient été condamnés à N'Djamena à huit ans de prison assortis de travaux forcés. Ils étaient en outre condamnés à verser "solidairement" aux familles des enfants 6,3 millions d'euros de dommages et intérêts.

Trois mois plus tard, le régime tchadien avait gracié les membres de l'Arche de Zoé, mais la question des dommages et intérêts reste entière.

 
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Le procès doit durer jusqu'au 12 décembre.

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