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HLM : lutte serrée pour la présidence du mouvement

Un immeuble HLM de Montluçon [Thierry Zoccolan / AFP/Archives] Un immeuble HLM de Montluçon [Thierry Zoccolan / AFP/Archives]

Le mouvement HLM, qui loge 10 millions d'habitants, choisit mercredi son président, un poste convoité, au moment où il s'interroge sur son avenir en raison notamment des difficultés budgétaires de l'Etat pour continuer à l'aider à construire et à rénover ses logements.

Alain Cacheux (président de la Fédération des Offices publics de l'habitat), Michel Ceyrac (président de la Fédération des Entreprises sociales pour l'habitat) et Jean-Louis Dumont (président de la Fédération des Associations régionales d'organismes d'habitat social) se livrent une bataille acharnée dans une inédite compétition à trois.

Dans le passé, Albert Denvers, Roger Quilliot et Michel Delebarre, tous des ténors socialistes, avaient été élus sans opposition. En 2008 Thierry Repentin, alors sénateur PS et nommé en juin ministre délégué chargé de la Formation professionnelle, avait été élu président de l'Union sociale pour l'habitat (USH) qui regroupe les 761 organismes HLM. Il avait été choisi, au premier tour, à l'issue d'un duel serré face à Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre du Logement. Mme Lienemann, présidente de la Fédération des Sociétés coopératives d'HLM, qui a assuré l'intérim de la présidence, n'a pas souhaité se présenter cette fois-ci.

Soixante-cinq "grands électeurs", treize pour chacune des cinq familles du mouvement, votent. La majorité absolue est requise aux deux premiers tours, la majorité simple suffit à un éventuel troisième et dernier tour.

L'issue du scrutin apparaît d'autant plus incertaine que la présence de trois candidats rend possible toute les alliances.

Ainsi M. Ceyrac, 70 ans, a-t-il révélé lors d'un entretien avec la presse que M. Cacheux, 59 ans, maire-adjoint PS de Lille et vice-président de la Communauté urbaine nordiste, ancien député, lui avait demandé de se retirer en sa faveur.

M. Ceyrac, qui propose que les HLM adoptent le statut unique de société coopérative d'intérêts collectif (SCIC) et développent la vente des logements aux locataires pour disposer de plus d'argent, a refusé. Par contre M. Ceyrac, qui souhaite que le poste de président revienne à un professionnel du secteur et non à un homme politique, propose à M. Cacheux que celui des deux qui dispose le plus de voix au premier tour voit l'autre se retirer à son profit.

En effet, le léger favori pour beaucoup de connaisseurs du monde HLM est Jean-Louis Dumont. Agé de 68 ans, il est un quasi-inamovible député PS de la Meuse depuis la "vague rose" de 1981.

Offensif envers le gouvernement "il demande que des compensations soient apportées aux renchérissements inévitables des coûts" que va entraîner le relèvement de taux de la TVA de 7% à 10% pour la rénovation.

La décision pourrait venir des 13 voix de l'Union d'économie sociale pour l'accession à la propriété (Uesap), la dernière famille HLM, notamment de l'ancien PDG du Crédit immobilier de France (CIF) Claude Sadoun. Celui-ci, désigné grand électeur mais dont ne sait pas s'il sera présent, a été chassé de son poste par l'Etat en contrepartie d'une garantie pour éviter de déposer le bilan de la banque.

Une des premières tâches du nouveau président va être d'obtenir le versement par le 1% logement de la manne d'argent promise, sous forte contrainte du gouvernement, pour les années 2013 à 2015. Mais ce mouvement attend toujours que soient conclues les négociations avec la Caisse des Dépôts (CDC) pour que celle-ci lui prête 1 milliard d'euros par an. Car l'objectif est toujours de construire 150.000 logements sociaux par an contre moins de 100.000 actuellement.

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