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Chérèque revendique la stratégie réformiste de la CFDT

François Chérèque le 28 novembre 2012 à Paris [Martin Bureau / AFP] François Chérèque le 28 novembre 2012 à Paris [Martin Bureau / AFP]

En quittant mercredi la direction de la CFDT qu'il a dirigée durant dix ans, François Chérèque a revendiqué la stratégie "réformiste" de son syndicat sans donner carte blanche au gouvernement socialiste dont il a critiqué les choix "hésitants" face à la crise.

"La CFDT alerte depuis longtemps les décideurs, critique les mauvais choix. Nous ne cherchons à donner de leçon à personne, pas davantage à recevoir des louanges de quiconque", a affirmé M. Chérèque devant quelque 1.300 cadres de la confédération réunis en Assemblée générale au palais de la Mutualité à Paris.

"Nous avons fait le choix du réformisme, nous le revendiquons avec fierté", a-t-il dit.

Le leader de la CFDT, dont la personnalité chaleureuse est appréciée dans son syndicat, a été longuement ovationné par la salle debout, et notamment par Laurent Berger, assis au premier rang, qui va lui succéder.

Cette succession, consensuelle, M. Chérèque l'avait préparée de longue date, favorisant l'ascension de son dauphin au poste de numéro deux en mars dernier. Il avait annoncé en septembre sa décision de ne pas aller au bout de son mandat de quatre ans (mi- 2014).

M. Berger, 44 ans, devra être officiellement désigné par le bureau national (direction de la centrale) mercredi soir. Il prononcera son premier discours de secrétaire général jeudi en clôture de l'Assemblée générale.

Laurent Berger le 28 novembre 2012 à Paris [Martin Bureau / AFP]
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Laurent Berger le 28 novembre 2012 à Paris
 

Cette succession, rappelle François Chérèque, a lieu au moment où la France vit "un moment particulier de crise", où "le chômage a dépassé la barre des trois millions".

"Il y a quelques mois les Français ont porté la gauche au pouvoir avec une énorme attente de justice" mais, selon lui, le "climat de confiance est aujourd'hui ébranlé par l'absence de visibilité sur la sortie de crise".

"La donne économique est complexe, inquiétante", a-t-il admis, mais "les choix politiques sont difficiles, parfois trop hésitants et perçus comme autant de paris risqués", a lancé M. Chérèque.

Alors que le gouvernement Ayrault espère s'appuyer sur la CFDT, partisane du dialogue social, pour avancer dans ses réformes, M. Chérèque prévient que son syndicat est "courageuse dans ses positions, audacieuse dans ses propositions, exigeante dans ses engagements".

M. Chérèque a aussi brossé l'histoire de la CFDT, en particulier en 1964 où le syndicat "s'est émancipé de la doctrine sociale de l'Eglise" et a "posé le socle de son autonomie".

Il a dressé un tableau positif du bilan de la centrale mais a rappelé aussi l'épisode épineux de 2003 lorsque sa décision d'appuyer une réforme des retraites du gouvernement de droite- décision qu'il n'a jamais regrettée- avait ouvert une grave crise interne et le départ de milliers de militants.

Mais, "grâce au débat qui a suivi, nous avons ancré dans la vie de la CFDT la nécessité de débattre", a-t-il estimé.

M. Chérèque a évoqué aussi un échec: "Depuis cinq ans notre développement plafonne". Selon lui, la crise depuis quatre ans a suscité "un regain de confiance" des salaries envers les organisation syndicales, mais cet élan n'a pas assez profité à la centrale.

Certes, la centrale reste le premier syndicat en terme d'effectifs (860.000) mais la syndicalisation piétine.

Durant deux jours, les cadres réunis en Assemblée générale vont discuter des moyens d'"améliorer le fonctionnement" de la centrale. Il s'agit notamment d'aider davantage les militants" et "d'amener de nouveaux services aux adhérents".

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