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Enlèvement d'Elise : la mère jugée à Tarascon

Irina Belenkaïa répond aux journalistes le 27 mai 2009 devant le tribunal d'Aix en Provence qui l'a placée sous contrôle judiciaire [Michel Gangne / AFP/Archives] Irina Belenkaïa répond aux journalistes le 27 mai 2009 devant le tribunal d'Aix en Provence qui l'a placée sous contrôle judiciaire [Michel Gangne / AFP/Archives]

Irina Belenkaïa, la mère russe de la petite Elise, enlevée à Arles (Bouches-du-Rhône) en mars 2009, comparaîtra à partir de mardi devant le tribunal correctionnel de Tarascon, nouvelle étape d'une affaire judiciaire et familiale riche en rebondissement.

Mme Belenkaïa est soupçonnée d'avoir, avec l'aide de deux hommes, enlevé sa fille, qui avait alors un peu plus de trois ans, et agressé son ex-époux, Jean-Michel André, dans une rue d'Arles, le 20 mars 2009: elle sera jugée pour "soustraction d'enfant par ascendant" et "complicité de violence aggravée".

Outre l'enlèvement de 2009, qui avait fait la une des journaux pendant plusieurs semaines, elle sera également jugée des mêmes faits de soustraction d'enfant pour avoir une première fois fait sortir sa fille Elise du territoire français en novembre 2007.

Arrêtée en Hongrie le 12 avril 2009, Irina Belenkaïa est placée sous contrôle judiciaire depuis le 27 mai 2009.

Mme Belenkaïa, qui nie depuis toujours avoir commandité l'agression et l'enlèvement de sa fille en mars 2009, affirme avoir rencontré "par hasard" ses deux complices présumés alors qu'elle souhaitait rencontrer M. André pour discuter. Elle leur aurait alors proposé de l'accompagner, au cas où cela tournerait mal.

Des explications jugées "fantaisistes" par le juge d'instruction, selon l'ordonnance de renvoi, qui souligne que le port d'une perruque prouve que l'enlèvement avait été prémédité.

Les deux complices présumés de l'agression n'ont pour l'instant pas pu être identifiés.

Une longue saga judiciaire

La petite Elise, née le 2 novembre 2005, fait l'objet depuis cinq ans d'âpres disputes juridiques entre ses parents.

En novembre 2007, Irina Belenkaïa était repartie en Russie avec sa fille sans en avertir le père de la fillette. Jean-Michel André avait alors déposé une première plainte contre Irina Belenkaïa. Le 8 janvier 2008, la justice française décernait un mandat d'arrêt à l'encontre de la mère. Mais, le 20 septembre, M. André décidait de partir seul récupérer sa fille à Moscou.

C'était alors au tour de la justice russe d'ouvrir une enquête pour enlèvement, cette fois-ci à l'encontre du père.

Pour l'avocat de la prévenue, Me Bruno Rebstock, toutes ces années de procédures ont poussé Irina Belenkaïa à "perdre pied", la menant, ce 20 mars 2009, à enlever sa fille dans une rue d'Arles.

Depuis, "Mme Belenkaïa a peu à peu gagné la confiance de l'autorité judiciaire": elle a d'ailleurs été autorisée à partir en vacances 15 jours avec sa fille cet été, a expliqué Me Rebstock à l'AFP.

"Il faut désormais être dans une démarche de conciliation", affirme le conseil de Mme Belenkaïa, estimant que "la préoccupation, c'est Elise".

M. André, qui assurera lui-même sa défense à Tarascon, a demandé aux magistrats que l'audience se tienne à huis clos, afin de protéger sa fille. Il ne souhaite donc pas s'étendre dans la presse sur les méandres de l'affaire, a-t-il tenu à préciser à l'AFP.

S'il espère que la justice "reconnaîtra la vérité", il affirme toutefois que "l'intérêt d'Elise n'est pas que sa mère soit enfermée en prison". "Mes sentiments personnels n'ont pas à intervenir, ce que je veux c'est uniquement que la vérité soit établie", ajoute-t-il, rappelant que son unique but est "qu'Elise ne reparte pas en Russie".

M. André souhaite également une compensation "raisonnable".

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