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Affaire Bettencourt : le juge convaincu de la crédibilité de la comptable ?

Claire Thibout, l'ancienne comptable de la milliardaire Liliane Bettencourt, le 1er octobre 2010 [Fred Dufour / AFP/Archives] Claire Thibout, l'ancienne comptable de la milliardaire Liliane Bettencourt, le 1er octobre 2010 [Fred Dufour / AFP/Archives]

Le juge Jean-Michel Gentil, en charge de l'instruction de l'affaire Bettencourt à Bordeaux, semble convaincu de la crédibilité de Claire Thibout,l'ancienne comptable de la milliardaire, selon des extraits d'un procès-verbal d'audition publiés lundi par Le Monde.

Il s'agit de l'audition de l'ex-ministre et ex-trésorier de l'UMP Eric Woerth le 5 septembre, jour où celui-ci a également été confronté à l'ancienne comptable.

Elle a toujours dit que l'homme de confiance des Bettencourt Patrice de Maistre lui avait demandé début 2007 150.000 euros en liquide pour M. Woerth dans le cadre de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, qu'elle en a donné 50.000 et que des allusions ultérieures de M. de Maistre lui avaient fait comprendre qu'il s'était procuré le reste de la somme sur les comptes en Suisse des Bettencourt.

M. Woerth, qui est mis en examen pour "recel" dans cette affaire, a nié au cours de cette audition toute malversation, notamment en lien avec la Suisse : "De par mes fonctions au ministère (du budget), je pense avoir été un de ceux qui ont le plus lutté contre l'évasion fiscale. Mes relations ne peuvent pas être suspectes de vouloir profiter de fraudes fiscales", dont il "pense le plus grand mal".

Il refuse aussi de "spéculer sur les déclarations" de Mme Thibout, estimant que les relations entre celle-ci et M. de Maistre "sont mauvaises" et qu'il "en fait les frais". Il considère comme "un concours de circonstances" certaines coïncidences de dates. Il réaffirme que "la campagne a été financée légalement" et n'avoir "pas perçu d'argent liquide pour financer la campagne, pour financer l'UMP ou à titre personnel."

M. Gentil lui objecte que "ce témoin est crédible", et ,au sujet de déplacements à Genève début 2007 niés par M. de Maistre, que "les investigations réalisées notamment en Suisse démontrent que (les) déclarations de Patrice de Maistre sont fausses".

"Tous ces faits, et notamment cette concordance de dates, corroborent le témoignage initial de Claire Thibout puisque désormais, la matérialité des remises d'argent est établie, l'origine de cet argent sur des comptes suisses est également établie, le caractère opaque des remises d'argent l'est tout autant, l'implication de Patrice de Maistre dans la demande de cet argent l'est également, de même que son implication à la réception des fonds", observe le juge.

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