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L'insoluble succession de Thibault à la CGT

Le patron de la CGT, Bernard Thibault, le 14 septembre 2012 à Paris [Miguel Medina / AFP] Le patron de la CGT, Bernard Thibault, le 14 septembre 2012 à Paris [Miguel Medina / AFP]

La CGT n'est pas au bout du tunnel dans sa recherche d'un nouveau numéro un: Bernard Thibault s'est fixé comme horizon début novembre pour dénouer la crise de succession mais aucun consensus ne se dessine encore et le débat à la direction est reporté de semaine en semaine.

"Nous nous emploierons, dans les prochaines semaines, à créer les conditions pour que le Comité confédéral national" (CCN, parlement de la CGT) "des 6 et 7 novembre puisse élire le futur secrétaire général", avait affirmé M. Thibault au Monde jeudi.

Le CCN - qui regroupe les patrons des Fédérations et des Unions départementales- l'avait déjà mis en minorité le 31 mai, en votant contre sa favorite Nadine Prigent, alors que la candidature d'Eric Aubin, soutenu par de grosses fédérations, essuyait le refus de M. Thibault.

Le secrétaire général comptait sur l'été pour calmer les esprits et faire émerger une personnalité nouvelle et consensuelle. Il avait reconnu que Mme Prigent était hors course. Entre temps, ses relations avec M. Aubin, patron de la Fédération de la construction, ne se sont pas améliorées.

Mais désormais le temps presse, le secrétaire général aux commandes depuis 1999 veut passer le témoin lors du 50è Congrès de la CGT, à Toulouse, en mars prochain.

Pourtant la direction tergiverse: la question de la succession n'était pas à l'ordre du jour de la Commission exécutive (direction) du 6 septembre et ne sera pas non plus sur la table à la réunion du 18 septembre, a-t-on appris auprès de la centrale. Aucune date n'est encore fixée pour ce débat.

Par ailleurs, un rapport demandé à Philippe Texier, membre de la direction, mandaté pour faire des propositions sur la conception de la direction, n'est pas non plus mis en discussion.

Bernard Thibault est toujours à la recherche d'une nouvelle personnalité et dément catégoriquement les rumeurs selon lesquelles il pourrait briguer un nouveau mandat.

La situation semble nouée: des proches d'Eric Aubin ont confirmé à l'AFP que leur champion est toujours "disponible" - autrement dit candidat- et que les grosses fédérations qui l'avaient soutenu (Cheminots, Chimie, Services publics etc) continuent de l'appuyer.

Quant à Agnès Naton, directrice de NVO, magazine de la CGT, qui était sur les rangs au printemps dernier, elle est donnée hors course. "Elle sait depuis le dernier CCN que Bernard Thibault ne la soutient pas", affirme un cadre.

De son côté, Mme Naton a démenti une information de l'Express selon laquelle elle envisagerait de quitter la CGT pour rejoindre l'assureur Macif.

Un autre nom circule avec insistance dans les coulisses de Montreuil et dans la presse: celui de Thierry Le Paon, qui dirige le groupe CGT au Conseil économique, social et environnemental (Cese).

"C'est une personne plutôt consensuelle, qui peut rassembler, ce serait une candidature solide", estime un ex-soutien de Nadine Prigent. "Ce serait une candidature sérieuse, mais par défaut", dit un proche d'Eric Aubin.

Avant de le solliciter, Bernard Thibault devrait s'assurer d'une majorité au CCN pour ne pas prendre le risque d'un second désaveu.

"Les Fédérations demandent à la direction d'aller vite pour qu'on sorte le plus tôt possible de cette situation", affirme un responsable.

La crise interne tombe mal alors que la CGT veut faire entendre sa voix à la fois lors des négociations cruciales sur l'emploi et dans la rue où elle organise une mobilisation le 9 octobre pour la défense de l'emploi industriel.

Mais, "le potentiel de mobilisation de la CGT n'est pas indexé à la discussion sur sa future direction", avait affirmé M. Thibault à l'AFP.

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