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Erane et Andy : comment expliquer l’inexplicable

Eysines : Des personnes appartenant à la famille patientent dans l'impasse menant à la maison à Eysines où les corps de deux enfants ont été découverts le 26 juin 2012 dans une piscine.[JEAN-PIERRE MULLER / AFP]

Un drame et un tas de questions. Plus de 60 heures après leur disparition, les cousins Erane et Andy, sept ans, ont finalement été découverts morts hier matin à Eysines (Gironde) au point de départ de toutes les recherches.

Leurs corps ont été repérés par un policier dans la piscine de la maison où ils se trouvaient samedi avec leur famille. Les enfants, sans vie, flottaient dans l’eau trouble à deux mètres l’un de l’autre.

Cette découverte, loin de boucler l’enquête, soulève de nombreuses interrogations. Comment sont-ils arrivés là ? Pourquoi les corps n’ont-ils pas été repérés plus tôt par les enquêteurs ? La famille des enfants est-elle impliquée ? La Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Bordeaux, saisie de l’affaire, tente de remonter le fil de l’histoire tragique d’Erane et d’Andy.

Différents scénarios

Les résultats des autopsies pratiquées hier après-midi sont formels : les deux enfants sont morts noyés, de l’eau ayant été retrouvée dans leurs poumons. Aucune trace de violence n’a été détectée sur les dépouilles. Une information qui met à mal la piste criminelle, évoquée dans la matinée par le procureur de Bordeaux.

D’autre part, selon Sud Ouest, les médecins font remonter le décès des deux cousins dans la nuit de samedi à dimanche. De quoi donner du crédit à l’une des thèses avancées hier en fin d’après-midi par la police : celle d’un départ des enfants samedi vers 17h, suivi d’un retour à la piscine dans la soirée.

Les garçons, qui ne savaient pas nager, étaient semble-t-il attirés par le plan d’eau inutilisé. L’une de leurs tantes a rapporté qu’ils avaient été réprimandés samedi après-midi pour avoir joué trop près de cette piscine. Selon des proches, Erane et Andy avaient également manifesté leur frustration de ne pouvoir se baigner.

Le scénario envisagé est donc le suivant : les deux garçons, jouant au football devant la maison, partent sans prévenir samedi vers 17h. Puis reviennent quelques heures plus tard alors que tous sont à leur recherche à l’extérieur. Une piste que les odeurs repérées à 1 km de la maison par les chiens policiers expliqueraient.

Un délai étrangement long

Reste l’incroyable laps de temps qui s’est écoulé avant que l’on retrouve les corps. La possibilité qu’Erane et Andy aient pu échapper à la vigilance des adultes paraît faible. La piscine se situe dans la partie arrière du jardin, là où se trouvait la famille lors de la disparition. Un parent aurait alors dû les voir s’ils s’étaient approchés de l’eau.

Autre question, celle des vérifications opérées sur le bassin. La famille, dont plusieurs membres ont été entendus hier après-midi, a rapporté avoir examiné le lieu samedi soir. «La piscine a apparemment été inspectée» également par les enquêteurs, a indiqué de son côté le procureur, précisant que l’eau de la piscine était «saumâtre».

Les policiers impliqués dans les recherches de ces derniers jours devront donner leur version des faits. «Il faut savoir qui est venu, qui a fait quoi», a déclaré le chef de la DIPJ. Selon les spécialistes, il n’est pas inhabituel que des victimes de noyade mettent du temps à remonter à la surface.

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