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Marina : les psychiatres se penchent sur les parents

Me Philippe Conde-Piquer et Me Dorothée Bersihand, avocats de Virginie Sabatier et le bâtonnier Benoît Jousse le 11 j uin 2012 au palais de justice du Mans[AFP/Archives]

Les psychiatres qui ont examiné les parents de Marina, morte à 8 ans à l'été 2009 sous les coups du couple, ont estimé jeudi, devant la cour d'assises de la Sarthe, que ni l'un ni l'autre ne souffraient d'altération du discernement au moment des faits.

En dépit de "perturbations graves de la personnalité", le père, Eric Sabatier, ne présentait "pas d'altération du discernement au moment des faits", a affirmé le psychiatre Philippe Baize.

"Il pense avoir toujours fait au mieux pour protéger sa fille (...) et il dit qu'il ne se pardonnerait jamais" ce qu'il lui a fait subir. "Il se désigne comme victime de sa femme. Il dit qu'il aurait dû s'interposer mais avoir été pris dans un engrenage", a expliqué le psychiatre.

De son côté, Jean-Yves Cozic, qui a examiné la mère de Marina, Virginie Darras, a également déclaré qu'elle ne souffrait d'"aucun trouble psychique ou psychologique altérant le discernement" mais qu'il avait décelé chez elle "des éléments d'immaturité ainsi qu'une quête affective importante". Pour la naissance de Marina, Mme Darras avait, dans un premier temps, accouché sous X avant de revenir sur sa décision.

Auparavant, l'éducatrice qui suit les enfants du couple, a expliqué devant la cour leurs difficultés à revenir à une vie normale. "Eux aussi ont été victimes, pas de maltraitance, mais d'un système qui leur a volé leur enfance (...) ils ne s'autorisaient pas à être victimes", a-t-elle dit. "Pour eux, les règles d'une famille, c'était ce qu'ils avaient vécu".

Interrogé par les parties civiles sur ses actes et sur ses enfants, Eric Sabatier a répondu: "Ce qu'on peut leur dire, c'est que papa est un monstre. J'ai même pas le droit de demander pardon. Je veux que personne me pardonne. C'est impardonnable ce que j'ai fait".

"Je ne sais pas comment je suis devenu ce mec que je ne supporte plus, a-t-il poursuivi. Quand je pense à ce qu'ont vécu mes enfants, j'ai envie de mettre fin à mes jours, tout de suite. Si je suis là aujourd'hui, c'est pour comprendre".

Le matin, Jean Plessis, le psychologue qui suit Eric Sabatier, avait affirmé que "Marina avait absorbé le conflit du couple". La fillette "était le symptôme du couple qui n'a pas fonctionné", avait estimé l'expert devant la cour.

En fin d'après-midi, l'audience se poursuivait par l'audition des gendarmes qui ont mené l'enquête et procédé aux premières gardes à vue.

Eric Sabatier et Virginie Darras, âgés de 40 et 33 ans, parents de cinq enfants en commun (dont Marina et une petite fille née en prison), comparaissent depuis le 11 juin pour actes de tortures et de barbarie sur mineure de moins de 15 ans ayant entraîné la mort.

Ils encourent la réclusion à perpétuité.

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