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Quel avenir pour la journée de solidarité ?

Une personne âgée de la maison de retraite de Vimy retrouve une infirmière le 23 avril 2001. [FRANCOIS LO PRESTI / AFP]

La journée de solidarité va-t-elle passer l'été ? Le débat est belle est bien ouvert. Proclamé en 2004 par Jean-Pierre Raffarin, ce dispositif divise énormément.

Et pour cause. Un salarié sur cinq travaille en ce lundi de Pentecôte, soit à peine plus, qu'un jour férié dit normal.  L'an passé, le Parti socialiste critiquait déjà le gouvernement Fillon qui envisageait de créer une seconde journée de solidarité. Le PS parlait à cette époque d'un "deuxième fiasco".

Mais aujourd'hui le discours n'est plus aussi radical. L'équipe de François Hollande se veut prudente et affirme "qu'il n'y pas eu d'engagement du président de modifier la journée de solidarité".  Car finalement ce dispositif avait été mis en place à la suite de la canicule en 2003, pour subvenir aux besoins des seniors, notamment par rapport à leur perte d'autonomie.  Le principe est simple : une journée de travail non rémunérée à l'employé, mais dont les fruits financent la prise en charge des personnes âgées et handicapées. Mais depuis 2008, les salariés sont libres de travailler ou non. Ce qui enraille le système mis en place.

Combien rapporte cette journée de solidarité?

15 milliards d'euros. C'est la somme totale récoltée depuis la création de cette journée, selon la Caisse national de solidarité pour l'autonomie. En 2011, 2,3 milliard d'euros ont été collectés par les employeurs publics et privés, un montant supérieur de 4,2% à l'année précédente, dont 1,4 milliard d'euros ont été reversés aux personnes âgées  et 933 millions aux personnes handicapées.

Le débat revient chaque année

Si d'apparence ce système fonctionne bien, la réalité est bien différente.  L'AD-PA, qui regroupe les directeurs des services à domicile et d'établissements pour personnes âgées, indique que près de 2,5 milliards d'euros "n'ont pas été dépensés comme prévu". L'association parle même de suppressions de postes. Par ailleurs, le gouvernement avait reconnu que près de 225 millions d'euros n'avaient pas été dépensés en 2001, se justifiant par des "retards dans l'installation de places nouvelles d'accueil".  Explications bancales, qui n'ont pas convaincu l'AD-PA.

Le sort réservé à cette journée de solidarité est encore très flou, mais la CFTC a écrit au ministre du Travail, Michel Sapin, évoquant une mesure "injuste vis-à-vis des salariés et de leur famille".

De son côté, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, a prôné ce lundi sur France Info, une refonte de la prise en charge des personnes âgées en vue d'un financement "équilibré". Pour lui le financement pourrait s'appuyer sur une hausse des cotisations sociales et de l'impôt, et non plus sur la Journée de solidarité.

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