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Les conditions de travail à La Poste à l'étude

La Poste a annoncé mardi la création d'une commission, présidée par l'ancien secrétaire général de la CFDT Jean Kaspar, et chargée de remettre un rapport début septembre sur "la situation de l'entreprise et de ses salariés, en matière de vie au travail".[AFP/Archives]

La Poste a annoncé mardi la création d'une commission, présidée par l'ancien secrétaire général de la CFDT Jean Kaspar, et chargée de remettre un rapport début septembre sur "la situation de l'entreprise et de ses salariés, en matière de vie au travail".

Cette démarche s'inscrit, selon la Poste, dans le cadre du grand dialogue annoncé par le PDG du groupe Jean-Paul Bailly, le 19 mars, après le suicide de deux cadres, le 29 février et le 11 mars.

Après ces deux drames, les syndicats avaient vivement mis en cause les réorganisations, de mauvaises méthodes managériales ou encore les suppressions de postes. Ils avaient réclamé l'arrêt des réorganisations en cours, M. Bailly répondant qu'il n'excluait pas des "ajustements", mais refusant l'idée d'une pause.

Lundi, la direction de la Poste a laissé entendre qu'elle gèlerait les réorganisations jusqu'au 30 avril, ont rapporté les syndicats, la plupart jugeant toutefois cette annonce largement insuffisante.

M. Bailly a promis à cette date des premières mesures concrètes, le grand dialogue sur la vie au travail des quelque 240.000 employés devant se poursuivre jusqu'à mi-septembre.

Dans un communiqué, la Poste a précisé que M. Kaspar, secrétaire général de la CFDT de 1988 à 1992, remettrait "dès le début du mois de septembre" au PDG un rapport sur la situation, avec des préconisations.

La "Commission du Grand Dialogue de La Poste" composée de syndicalistes de dirigeants et de personnalités qualifiées débutera ses travaux "dès le mois d'avril", a précisé La Poste.

La direction a également indiqué que "dans chaque établissement" auront lieu simultanément des "réunions d'écoute, de dialogue et d'action".

Les syndicats, auxquels ces mesures ont été présentées lundi, se sont montrés plus que circonspects, plusieurs se disant en désaccord avec la méthode et mettant en doute l'indépendance de M. Kaspar.

Les syndicats déplorent notamment le fait que les discussions soient prévues par métiers (facteurs, guichetiers, banque...), plutôt qu'au niveau de l'entreprise. Ils devraient boycotter les prochaines réunions prévues avec les directions des métiers.

Pour la CGT, premier syndicat du groupe, la direction fait preuve de "beaucoup de paroles, mais pas d'actes" et "est en échec par rapport à son dialogue social".

"Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation", a déclaré Luc Grolé, représentant du syndicat à l'AFP.

Gaëlle Differ (SUD, 2e syndicat) a notamment regretté qu'il n'y ait "pas de cadrage national sur le dispositif d'écoute local" et a dit ne pas avoir "l'impression d'être dans un dialogue social".

Jean-François Aussel (FO) a estimé qu'il y avait "des choses intéressantes" dans les propositions, mais a aussitôt relevé que "ça ne répond pas du tout aux réponses à apporter aux problèmes", réclamant à nouveau l'arrêt des réorganisations.

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