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Les femmes gagnent moins et font plus les courses

En 2012, les femmes assument deux fois plus de tâches domestiques et ménagères que les hommes[ED JONES / AFP]

Malgré de réels progrès depuis une vingtaine d'années, les femmes demeurent moins bien payées que les hommes, moins représentées dans les postes à responsabilité, tout en étant plus diplômées et en assumant toujours une large part des tâches domestiques, selon l'Insee.

"Si l'on prend la sphère scolaire et professionnelle, les femmes s'investissent plus (...) mais elles sont plus contraintes sur la durée du travail", a résumé devant la presse Pascale Breuil, responsable des études démographiques de l'institut de la statistique.

Ainsi, les femmes sont aujourd'hui bien plus présentes sur le marché du travail: elles étaient 59% à être actives en 1990, mais 66% en 2010 (75% pour les hommes), relève cette étude, publiée jeudi à l'occasion de la Journée mondiale des femmes.

"Mais c'est à double tranchant car elles sont aussi plus présentes au sein des emplois non qualifiés" et plus souvent soumises au temps partiel, fréquemment contre leur gré, a souligné Valérie Albouy, de l'Insee.

Les femmes salariées sont ainsi 31% à être aujourd'hui à temps partiel contre 7% de leurs homologues masculins. Elles étaient 24% en 1990. Et elles sont trois fois plus nombreuses (9%) que les hommes à vouloir travailler davantage.

Elles restent plus exposées au chômage mais "l'écart avec les hommes diminue nettement", note l'Insee. L'un écart, qui était de quatre points en 1990, n'était plus que de 0,7 point en 2010: 9,7% de taux de chômage chez les femmes, 9% chez les hommes.

Parce qu'elles travaillent moins, s'engagent dans des métiers moins rémunérateurs et parce qu'elles sont moins souvent cadres (39%) que les hommes, les femmes sont moins bien payées: 25% de rémunération en moins en 2009.

Mais les temps de travail n'expliquent pas tout: même en équivalent temps plein, l'écart reste de 20% dans le privé et de 15% dans le public.

Surtout, "les écarts (sur le marché du travail) ne se réduisent plus, ou très lentement", actuellement, a relevé Jean-Michel Hourriez, chercheur à l'Institut national d'études démographiques (Ined), lors de la conférence de presse.

Et pourtant, "les filles creusent l'écart à l'école", note Mme Albouy: 48% de femmes de 25 à 29 ans étaient diplômées du supérieur en 2010, contre 22% en 1991 (respectivement 37% et 20% pour les hommes).

Conséquence des écarts de salaires et de temps de travail, les retraites des femmes étaient en 2008 de 833 euros (hors pensions de réversion versées aux veuves) pour les femmes et de 1.743 pour les hommes. Selon l'Insee, ces écarts "se réduisent au fil des générations mais persisteront à l'avenir".

Si les femmes nées dans les années 1970 peuvent espérer percevoir des pensions équivalant à 80% de celles de leurs conjoints, la parité ne devrait pas être atteinte de sitôt, justement parce que les inégalités sur le marché du travail persistent.

Les inégalités perdurent aussi à la maison.

Si l'écart de temps consacré aux tâches domestiques entre les femmes et les hommes s'est réduit de 40% en 25 ans, passant en moyenne de 3 heures par jour en 1986 à 1 heure et 48 minutes par jour en 2010, c'est parce que les femmes y passent moins de temps et non parce que leurs conjoints mettent davantage la main à la pâte.

Elles passent ainsi 4 heures (une heure de moins qu'en 1986) par jour à faire le ménage ou baigner les enfants, quand les hommes y consacrent deux heures, comme il y a 25 ans.

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