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L'important, c'est le style, par Pierre Ménès

Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin. Pierre Ménès, chroniqueur de Direct Matin.[©MALEAN]

Attardons-nous, aujourd’hui, sur le très intéressant Espagne-Croatie, qui a probablement été la rencontre la plus riche sur le plan tactique depuis le début de cet Euro. On le sait, les meilleurs matchs sont toujours ceux où l’on retrouve une véritable opposition de style. Et là, on a été servi.

D’un côté, on a eu le jeu de possession de l’Espagne et de l’autre la parfaite utilisation de la verticalité des Croates. Le plus intéressant, c’est que les deux systèmes ont tour à tour fonctionné. La première période fut en effet nettement en faveur du double champion d’Europe, rapidement récompensé par un but d’Alvaro Morata à l’issue d’un mouvement collectif de classe.

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Les Espagnols ont certainement eu le tort d’être trop pépère durant cette période, où la Croatie semblait orpheline du talent de Luka Modric. Le lob sur la barre transversale d’Ivan Rakitic, sur une bourde de David De Gea, aurait dû servir d’avertissement. Mais l’Espagne s’est endormie et elle n’a pas su trouver la parade lorsque le jeu en profondeur des Croates a été plus précis et dans un meilleur tempo.

Ivan Perisic a fait la misère sur son côté gauche à Juanfran pour offrir l’égalisation à Nikola Kalinic. La seconde période a été largement en faveur des Croates. Les Espagnols, comme ça peut parfois leur arriver, sont alors devenus des caricatures d’eux-mêmes, multipliant les phases de possession stériles sans aucune profondeur. La profondeur, c’est le jeu de la Croatie.

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Presque une tradition pour toutes ces nations issues de l’ex-bloc yougoslave et là encore, Perisic a été merveilleux puisqu’il a inscrit le but de la victoire d’une frappe sans angle, où De Gea n’a pas, à nouveau, été inoubliable. La Croatie, qui a séduit lors de ses trois matchs de poule, devient une équipe plus que crédible alors que nous entrons, enfin, dans les matchs à élimination directe. De là à parler de victoire finale, ça reste un peu prématuré. Surtout que les Croates auront sur leur route le Portugal de Cristiano Ronaldo en 8es de finale. Mais pour nous régaler, c’est sûr, on peut compter sur eux. Surtout si Modric revient. 

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