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Quand les affaires rattrapent le foot français

Le président de l'OM, Vincent Labrune. [AFP Photo/Archives]

Le football français a basculé mardi dans la rubrique judiciaire avec deux affaires distinctes: la garde à vue du président de l'Olympique de Marseille Vincent Labrune sur fond de transferts et une vague d'interpellations pour des soupçons de matches truqués en 2e division la saison passée.
   
 

L'OM dans la tourmente

Marseille devait fêter le foot mardi soir avec France-Suède en amical au Vélodrome. Mais c'est l'Oympique de Marseille qui va faire les gros titres, loin du terrain: le président actuel du club, Vincent Labrune, et d'anciens dirigeants, Jean-Claude Dassier et Pape Diouf, ont été interpellés et placés en garde à vue, à Marseille et Paris. En cause: de possibles "fraudes liées à plusieurs transferts", selon une source proche de l'enquête.
 

Les enquêteurs estiment avoir "suffisamment d'éléments" pour passer au "crible la gestion présente et passée de l'OM" et des "transferts présumés litigieux", selon des sources proches de l'enquête.
 

Le transfert de l'attaquant vedette André-Pierre Gignac, de Toulouse à Marseille en 2010, est dans le collimateur des enquêteurs qui soupçonnent de possibles commissions. Des perquisitions ont déjà eu lieu au siège de l'OM il y a quelques mois lors desquelles des documents ont été saisis.
 

Nîmes au centre des soupçons de matches truqués
   
Dans une affaire distincte, une série de perquisitions a été menée mardi matin à Nîmes (2e division), Angers (2e division), Caen (aujourd'hui en 1re division) et Dijon (2e division). Avec à la clé une dizaine d'interpellations, dont celles de l'actuel président du Nîmes Olympique Jean-Marc Conrad, du président de Caen Jean-François Fortin, et de l'entraîneur de Dijon Olivier Dall'Oglio, qui sont en garde à vue.
 

Au coeur de l'enquête: des matchs de Nîmes, qui "aurait exercé des pressions et proposé des arrangements" afin "d'éviter la rétrogradation" la saison dernière, selon des sources proches du dossier.
 

La figure centrale du dossier est l'actionnaire principal du Nîmes Olympique, Serge Kasparian, écroué dans une affaire de cercle de jeux clandestins à Paris. En enquêtant sur le cercle, les policiers ont "eu la conviction" que des matchs de foot avaient "été truqués" lors de la dernière saison de 2e division (Ligue 2), selon des sources proches de l'enquête.
 

Les faits visent des actes de présumée "corruption active et passive". En clair, les enquêteurs se demandent si Kasparian n'a pas tenté d'arranger des matches pour que Nîmes reste en Ligue 2, ce qui était crucial pour lui au moment où il était en train d'entrer dans le capital du club gardois.
  

Le fantôme d'OM-VA en 1993

Pour l'instant, l'affaire de la Ligue 2 n'en est qu'au stade des soupçons. Mais l'épisode fait resurgir le souvenir du match truqué Marseille-Valenciennes, en 1993, qui avait provoqué le plus grand scandale du foot français, et la rétrogradation de l'OM de 1re en 2e division. En cause: un match de Championnat remporté 1-0 sur le terrain de Valenciennes par des Marseillais soucieux de préserver leurs forces six jours avant la finale victorieuse de la C1 à Munich le 26 mai.
 

Un cauchemar qui donne aujourd'hui encore des sueurs froides aux instances du foot français: la corruption et les soupçons de truquage sont "un poison mortel pour notre sport et pour le sport en général", a tonné mardi le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez. Et de lancer cette mise en garde: si les soupçons de truquage, ou même de simple tentative, sont avérés, la Ligue prononcera des sanctions pouvant aller jusqu'à la radiation.
   

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