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Le "boucher de Séville" voit l'Allemagne gagner

L'ancien gardien de l'Allemagne Harald Schumacher, connu en France comme le "Boucher de Séville", lors d'un talk-show en Allemagne, le 1er juillet 2014. [Clemens Bilan / AFP] L'ancien gardien de l'Allemagne Harald Schumacher, connu en France comme le "Boucher de Séville", lors d'un talk-show en Allemagne, le 1er juillet 2014. [Clemens Bilan / AFP]

L'ex-gardien allemand Harald Schumacher, surnommé le "boucher de Séville" en France après son agression sur Patrick Battiston en demi-finale du Mondial-1982, mise sur une victoire de l'Allemagne contre la France 2-1 en quarts de finale.

 

"Je parie 2 à 1 pour nous, je crois que nous allons battre les Français", a déclaré mardi l'ancien footballeur, lors d'une discussion organisée par le quotidien populaire Bild dans un centre commercial de Berlin.

Les Français sont "dangereux (...) Ils ont de très bons joueurs et ils sont très, très difficiles à jouer, a-t-il concédé. Mais je suis Allemand et par conséquent je parie sur l'Allemagne".

Vêtu d'une chemise blanche et d'un costume noir, orné d'une pochette bleu ciel assortie à ses chaussettes, l'ancien enfant terrible du football allemand, qui a depuis longtemps coupé sa tignasse bouclée et rasé sa moustache, s'est montré tout en retenue et prudence.

Les Bleux "ne jouent pas simplement de longues balles vers l'avant, ils ont un bon jeu de passe", a estimé l'élégant sexagénaire au teint légèrement hâlé.

Présenté par Bild comme "l'homme qui connait bien les Français", Harald Schumacher esquisse un léger sourire. A ses pieds, un terrain de foot dessiné sur la moquette verte et au premier plan un drapeau tricolore.

"On me parle de cette affaire (la faute sur Battiston) à chaque grand tournoi", concède-t-il.

A la 57e minute du match à Séville il y a 32 ans, Schumacher était sorti de ses cages délibérément sur Patrick Battiston qui se présentait seul face au but. La tête du défenseur français était percutée de plein fouet par la hanche de l'Allemand. Inanimé et deux dents en moins, le joueur de Saint-Etienne était sorti sur une civière.

"Plus tard, je me suis excusé, mais seulement parce que je ne me suis pas occupé de lui sur le coup", a expliqué mardi Schumacher qui a toujours plaidé la faute involontaire.

 

- Pas d'unité -

Dans son pays, le gardien aux 76 sélections est perçu comme un "méchant" qui a ravivé le ressentiment anti-allemand en France. Mais il est surtout resté célèbre pour un immense scandale qu'il déclencha cinq ans après le drame de Séville, en publiant un livre, "Coup d'envoi", dans lequel il dénonçait les pratiques de dopage dans la Bundesliga et le recours à des prostituées durant les stages de préparation.

Limogé par son club de Cologne, il s'était exilé trois ans en Turquie.

A propos de la Mannschaft version 2014, Schumacher ne tarit pas d'éloges sur le gardien, Manuel Neuer, qui s'est notamment illustré dans le dernier match face à l'Algérie (victoire 2-1 en prolongation).

"Sans Neuer, cela aurait été une débâcle, s'exclame-t-il. Pour moi, c'est l'un des meilleurs ou même le meilleur gardien de but du Mondial". Mais il critique globalement la sélection allemande: "l'équipe ne s'est pas encore trouvée. Il n'y a pas d'unité".

Le gardien de la sélection allemande Manuel Neuer capte un ballon lors du huitième de finale de Coupe du Monde contre l'Algérie, le 30 juin 2014 à Porto Alegre. [Gabriel Bouys / AFP]
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Le gardien de la sélection allemande Manuel Neuer capte un ballon lors du huitième de finale de Coupe du Monde contre l'Algérie, le 30 juin 2014 à Porto Alegre.

Quand l'AFP lui demande s'il imagine Manuel Neuer heurtant un joueur français pendant le quart de finale, Schumacher n'écarte pas la possibilité d'un accident... "C'est le moment qui décide. Si l'on regarde le match d'hier (Allemagne-Algérie, lundi), et combien de fois Neuer est sorti de ses cages... Il peut toujours être malchanceux, arriver trop tard et alors il peut se passer quelque chose comme cela", dit-il.

Le match de vendredi sera-t-il un match particulier pour lui? Schumacher répond d'un "non" lapidaire, avant de s'engouffrer dans un taxi pour prendre un avion.

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