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Mondial : Tabarez et l'Uruguay se sont trompés de cible

Le sélectionneur de l'Uruguay Oscar Luis Tabarez dépité et sans solution contre la Colombie en 8e de finale, le 28 juin 2014 à Maracana à Rio de Janeiro [ / AFP] Le sélectionneur de l'Uruguay Oscar Luis Tabarez dépité et sans solution contre la Colombie en 8e de finale, le 28 juin 2014 à Maracana à Rio de Janeiro [ / AFP]

Au lieu de crier au complot dans l'affaire Luis Suarez, l'Uruguay et Oscar Tabarez auraient mieux fait de préparer le match contre la Colombie et James Rodriguez, qui les ont sortis du Mondial-2014.

. Le +seul contre tous+ n'a pas marché

Technique classique de management sportif, le "complot contre l'Uruguay" n'a pas eu les effets escomptés.

Lecteur la veille du match d'un communiqué d'un long quart d'heure pour déplorer la sanction trop sévère contre le mordeur Luis Suarez et ces "journalistes qui parlent anglais", le sélectionneur de la Celeste a eu tout faux. Tabarez a donné l'image d'une équipe obnubilée par l'absence de Suarez, quoi qu'il en dise, et n'a donc jamais parlé publiquement de la Colombie. Et sur le terrain, James Rodriguez, auteur d'un doublé, et Cuadrado, passeur, en ont profité: aucun dispositif spécifique n'avait été mis en place contre eux.

"Je ne sais pas quelle énergie nous pourrions avoir perdu", a assuré Tabarez, interrogé sur la théorie du complot élaborée en interne après la sanction de Suarez. Mais la "Celeste" a semblé à court de cette formidable énergie mentale qui l'avait conduite en demi-finale quatre ans plus tôt.

. Suarez a manqué, un plan de jeu aussi

L'attaquant de l'Uruguay Luis Suarez salue ses fans du balcon de l'appartement de sa mère à Lagomar près de Montevideo, le 27 juin 2014 [ / AFP/Archives]
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L'attaquant de l'Uruguay Luis Suarez salue ses fans du balcon de l'appartement de sa mère à Lagomar près de Montevideo, le 27 juin 2014

Hormis l'énergie, l'absence du "Pistolero" a bel et bien désarmé l'Uruguay. Edinson Cavani s'est battu mais n'a pas été dangereux, et Diego Forlan, remplaçant de Suarez, est resté le fantôme de l'attaquant élu meilleur joueur du dernier Mondial.

Cristian Rodriguez s'est montré saignant côté gauche, Tabarez aurait peut-être dû lui donner plus de responsabilités dans une équipe avec un autre schéma, sans Forlan par exemple.

Tabarez avait choisi de renforcer ses arrières pour contrer les joueurs de couloir colombiens, formant un 5-3-2, avec Martin Caceres rejoignant Diego Godin et José Giménez dans la charnière centrale. Inopérant contre la vitesse des Colombiens. L'Uruguay s'est mise à jouer une fois menée, trop tard.

. Une agressivité hors d'âge

La Celeste, face à la vitalité des "Cafeteros" s'en est remise à ses vieilles recettes, avec prises à deux rugueuses sur le porteur du ballon. A l'ancienne, les joueurs de l'Uruguay ont tenté de mettre une pression continue sur l'arbitre. On a vu Cavani, en rentrant à la pause aux vestiaires, reprocher avec véhémence à un arbitre d'être top laxiste avec les Colombiens. La palme du ridicule revient à Diego Lugano, blessé et remplaçant, chasuble sur le dos, qui est entré lors d'un attroupement sur le terrain pour parler au directeur de jeu. Et récolter logiquement un carton jaune.

. Tabarez va-t-il en tirer les leçons ?

L'élimination en 8e de finale reste un échec pour les demi-finalistes du dernier Mondial en Afrique du Sud. Même si Tabarez a voulu nuancer la fin de l'aventure de la Celeste. "Je suis satisfait de notre préparation, de nos entraînements, ce n'est pas le moment de faire des critiques. La différence entre une défaite et une victoire est très légère, alors il ne faut pas trop célébrer la victoire, ni tout détruire quand vous avez perdu."

Les joueurs de l'Uruguay Diego Godin (d) et Arevalo Rios s'inclinent sur une frappe somptueuse du Colombien James Rodriguez (g) au Maracana, le 28 juin 2014  [ / POOL/AFP]
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Les joueurs de l'Uruguay Diego Godin (d) et Arevalo Rios s'inclinent sur une frappe somptueuse du Colombien James Rodriguez (g) au Maracana, le 28 juin 2014

Tabarez va-t-il rester à son poste ? "Je n'ai pas pris de décision", a seulement répondu l'ancien maître d'école.

"Pour un pays comme l'Uruguay, être à la Coupe monde est essentiel, c'est la base, nous sommes venus, nous n'avons pas pu aller plus loin", a-t-il conclu sobrement. "Le professeur" a tout de même pris une leçon.

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