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Mondial : la junte thaïlandaise veut que tout le monde puisse voir les matches

Winthai Suvaree (d.), lors d'une conférence de presse à Bangkok, le 24 mai 2014 [Pornchai Kittiwongsakul / AFP/Archives] Winthai Suvaree (d.), lors d'une conférence de presse à Bangkok, le 24 mai 2014 [Pornchai Kittiwongsakul / AFP/Archives]

La junte thaïlandaise veut que tous les Thaïlandais puissent voir les matches du Mondial-2014 gratuitement malgré des droits attribués à une télévision payante, nouvel exemple de sa campagne pour "rendre le bonheur au peuple".

La société RS, spécialisée dans le divertissement, détient en Thaïlande les droits pour diffuser en direct les 64 matches de la Coupe du monde de football qui commence jeudi soir au Brésil.

Elle a mis en place une chaîne payante avec décodeur, tout en acceptant de partager les droits de diffusion pour 22 matches avec des chaînes gratuites.

La Commission nationale de la diffusion et des télécommunications (NBTC) a perdu mercredi un recours en justice pour obliger RS à diffuser toutes les rencontres sur des chaînes gratuites.

Avec le décalage horaire, la plupart des matches auront lieu en Thaïlande pendant le couvre-feu de minuit à 04H00, encore en place dans la majeure partie du pays trois semaines après le coup d'Etat, forçant la population à regarder les rencontres chez eux.

Alors que le football est très populaire dans le royaume, "nous sommes inquiets, nous voulons que tous les Thaïlandais puissent regarder le football", a déclaré jeudi le porte-parole de la junte Winthai Suvaree.

"Nous ne forçons pas, mais nous demandons simplement de la coopération", a-t-il ajouté.

La NBTC a indiqué que la junte avait offert de payer RS pour les droits.

"C'est en accord avec la politique (de la junte) de rendre les Thaïlandais heureux", a commenté jeudi Suthiphon Thaweechaiyagarn, commissaire de la NBTC.

Il n'a pas précisé le montant offert, mais selon la presse thaïlandaise il s'agirait de 700 millions de bahts (15,7 millions d'euros).

Une réunion entre RS et la NBTC devait avoir lieu jeudi sur la question.

Depuis le coup d'Etat du 22 mai, l'armée a suspendu la Constitution, largement restreint les libertés civiles, et exclu des élections avant au moins un an.

Plus de 300 hommes politiques, militants et journalistes ont également été convoqués par le régime. La plupart d'entre eux ont été libérés après plusieurs jours dans des lieux tenus secrets et forcés de s'engager à mettre un terme à toute activité politique.

Confrontée aux critiques de la communauté internationale et à des opposants au putsch --en nombre certes limité mais très médiatisés--, elle a également lancé une campagne pour "rendre le bonheur au peuple", organisant notamment à Bangkok des concerts, des repas gratuits et autres activités ludiques. Une opération décrite comme de la pure propagande par certains experts.

Le chef de la junte, le général Prayut Chan-O-Cha a lui écrit les paroles d'une ballade appelée "Rendre le bonheur à la Thaïlande", écoutée plus de 200.000 fois sur YouTube en quelques jours.

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