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Lille : un responsable de la CGT du Nord condamné à un an de prison avec sursis pour apologie du terrorisme

Jean-Paul Delescaut sera jugé devant le tribunal correctionnel de Lille. [Sameer Al-DOUMY / AFP]

Le responsable CGT du Nord Jean-Paul Delescaut a été condamné ce jeudi 18 avril, à un an de prison avec sursis, pour apologie du terrorisme. L'homme avait estimé le 10 octobre dernier que les attaques menées par le Hamas constituaient «des réponses provoquées par les horreurs de l'occupation illégale» d'Israël.

Poursuivi pour «apologie publique d'un acte de terrorisme» et «provocation publique à la haine ou à la violence», Jean-Paul Delescaut, un soignant de 57 ans et responsable de la CGT du Nord, a été condamné devant le tribunal correctionnel de Lille à un an de prison avec sursis ce jeudi 18 avril. Le syndicaliste devra aussi verser 8.200 euros de condamnation à dommages et intérêts, a appris CNEWS.

Le 10 octobre dernier, il avait diffusé sur le site de la CGT 59 un tract en soutien au peuple palestinien. Outre la date choisie pour déclarer sa solidarité avec la Palestine, soit trois jours après les attaques terroristes du Hamas sur le sol israélien ayant fait plus de 1.200 morts, Jean-Paul Delescaut avait estimé que celles-ci «constituaient des réponses provoquées par les horreurs de l'occupation illégale» d'Israël.

«Les horreurs de l'occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi [7 octobre, NDLR] elles reçoivent les réponses qu'elles ont provoquées», pouvait-on lire sur ce tract remplacé trois jours plus tard par une version «confédérale» corrigée.

L'indignation au sein de La France insoumise

Cette condamnation a suscité l'indignation de plusieurs personnalités politiques dans les rangs de La France insoumise. Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis s'est indigné contre une condamnation «d'une gravité absolue» : «Toute explication sur les causes du conflit israelo-palestien pourrait donc tomber sous le coup de la loi», a-t-il déclaré, réaffirmant son soutien au syndicaliste.

Le député de Seine-Saint-Denis Thomas Portes a déploré une décision «gravissime», et une «répression d’état».

Un délit «parfaitement caractérisé» 

Lors de l’audience du jeudi 28 mars dernier, et durant laquelle la décision a été mise en délibéré, le parquet avait requis un an de prison avec sursis à l’encontre de Jean-Paul Delescaut. Le syndicaliste était le seul jugé dans cette affaire, en sa qualité de responsable de la publication du site internet de la CGT 59.

«Ce tract présente ces horreurs comme si elles avaient eu un caractère inévitable», a lancé la procureure. «C'est une légitimation d'un attentat de masse sous couvert d'une analyse historique», a-t-elle ajouté, indiquant que le délit était «parfaitement caractérisé».

De son côté, ce responsable de la CGT du Nord, soutenu par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet et le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, avait indiqué qu’il ne voulait faire qu’une seule «déclaration», insistant sur les «valeurs d'humanité, de défense de salariés, contre l'injustice sociale et pour la solidarité entre les peuples» de la CGT.

«On condamne les actes terroristes en général et bien entendu celui du 7 octobre. On condamne toutes les violences», avait-il dit, répétant qu'il s'exprimait au nom du «collectif».

À leur tour, les avocats du soignant de 57 ans avaient soulevé des problèmes d’interprétation, expliquant que le tract en question «n’est pas un chef d’œuvre mais à aucun moment il n’évoque les modalités d’action du Hamas», comme le précise l’AFP.

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