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«Violeur de Tinder» : qui est Salim Berrada jugé depuis lundi pour 17 viols et agressions sexuelles présumés ?

Âgé de 38 ans, Salim Berrada comparaît depuis ce lundi devant la cour criminelle départementale de Paris. [Martin BUREAU / AFP]

Salim Berrada, alias le «violeur de Tinder», est jugé depuis ce lundi 19 mars pour viols et agressions sexuelles en 2015 et 2016 par 17 femmes rencontrées sur Internet, alors qu’il se présentait comme un photographe à la recherche de modèles.

«Abel», «Ab’», «Adam», «Amir», «Sam», «Samuel»… Caché derrière des pseudos sur des sites de rencontres, Salim Berrada, est accusé par 17 femmes de viols et d’agressions sexuelles entre 2015 et 2016 après les avoir rencontrées sur Internet, se présentant comme un photographe recherchant des mannequins.

Âgé de 38 ans, Salim Berrada comparaît depuis ce lundi devant la cour criminelle départementale de Paris. Surnommé le «violeur de Tinder» par la presse, l’accusé doit faire face aux 17 femmes qui lui imputent ces atteintes sexuelles.

«Addict au sexe»

Des accusations que le principal concerné conteste. En effet, Salim Berrada a seulement admis avoir utilisé son métier de photographe comme «prétexte» pour attirer des femmes chez lui et assouvir une «addiction au sexe».

Une version contredite le premier jour du procès, le «violeur de Tinder» rectifiant cette affirmation par le fait que «je n'ai pas d'addiction au sexe, mais au fait de susciter le désir». Aucune des femmes n’avait dit non «à quelque chose qu’il continuait à faire», a-t-il soutenu pendant l’enquête, estimant que celles ayant porté plainte avaient «regretté» a posteriori, ou s’étaient «concertées» entre elles pour l’atteindre.

Pourtant, de leur côté les enquêteurs ont plutôt mis en avant le «modus operandi» de l’accusé, quasiment identique pour chaque présumée victime avec de «grandes similitudes» entre les récits des 17 plaignantes.

D’abord, la «forme d’industrialisation» du processus mis en place, avec un «cahier des charges précisément décrit dans plusieurs fichiers Excel» - phrases d’accroche, compliments, propositions et envois «en masse» de sollicitations à de potentielles modèles, en profitant de sa notoriété de photographe.

Il droguait ses victimes avant de passer à l'acte

Ces femmes à qui Salim Berrada disait qu’elles étaient «uniques», sa «muse», arrivaient chez lui pour un shooting photo, se voyaient offrir de l’alcool - que beaucoup n’osaient pas refuser. Toutes décrivent ensuite une ivresse anormale et rapide, et une perte de force.

Les enquêteurs soupçonnent une «soumission chimique», des traces de drogue ou d’antihistaminiques ayant été retrouvées chez plusieurs d’entre elles - ce que Salim Berrada nie également. Les plaignantes décrivent ensuite un brusque changement de comportement, et des rapports sexuels imposés malgré leur refus. Puis une attitude indifférente ou minimisant ce qu’il venait de se produire. Il refusait toujours d’envoyer les photos du shooting.

«Aujourd’hui comme depuis le premier jour de cette procédure, Monsieur Berrada conteste l’ensemble des accusations dirigées contre lui», ont indiqué ses avocats, Irina Kratz et Ambroise Vienet-Legué.

«Les investigations menées ont permis de révéler de très nombreux éléments à décharge qui contredisent ces accusations», ont-ils ajouté, satisfaits que l’audience, prévue jusqu’au 29 mars, soit «enfin l’occasion d’en débattre».

Incarcéré en 2016

Placé en détention provisoire en 2016, Salim Berrada était resté deux ans et demi en prison avant d’être relâché sous contrôle judiciaire, en 2019, avec interdiction d’exercer le métier de photographe.

Plusieurs plaignantes avaient alors signalé à la justice son « activité importante » sur les applications de rencontre. Visé par de nouvelles plaintes, il a de nouveau été mis en examen pour viols et agressions sexuelles - cette enquête est toujours en cours. Il est retourné en prison en juillet dernier.

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