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Royaume-Uni : une livreuse Deliveroo arrache le pouce d'un client avec ses dents après une dispute

Deliveroo a affirmé avoir mis fin au compte de Jenniffer Rocha, tout en déplorant «un incident horrible». [X/@BBCNews]

Jenniffer Rocha, une livreuse «remplaçante» de 35 ans travaillant pour Deliveroo, sera jugée le 3 mai prochain pour avoir arraché le pouce d’un client après un différend lors de la livraison d’une pizza le 14 décembre 2022 à Aldershot (Angleterre). Le juge de la Winchester Crown Court a qualifié ce mardi cette affaire de «délit grave» pouvant mener à l’emprisonnement.

Un acte complètement fou aux conséquences dramatiques. Appelée pour remplacer un livreur Deliveroo le 14 décembre 2022, Jenniffer Rocha avait agressé ce jour-là un client lors d’une livraison de pizza effectuée à Aldershot (Angleterre). A la suite d’un différend, elle avait violemment mordu le pouce de ce dernier, prénommé Stephen Jenkinson, au point de lui sectionner ce doigt.

«La force avec laquelle elle a dû mordre, elle l'a proprement arraché», a estimé l’homme de 36 ans, assurant que c'était comme si son pouce était «passé à travers une tronçonneuse», selon la BBC.

«Un délit grave»

Ce mardi, la juge de la Winchester Crown Court a qualifié cette affaire de «délit grave», susceptible d'entraîner une peine d'emprisonnement. De son côté, Deliveroo a affirmé avoir mis fin au compte de Jenniffer Rocha, tout en déplorant «un incident horrible». L’accusée, qui a plaidé coupable de «lésions corporelles graves», devrait connaître sa peine lors du verdict rendu le 3 mai prochain.  

Deliveroo a précisé que l’accusée ne serait pas couverte par l’assurance de l’entreprise comme c’est le cas pour chaque salarié car cette dernière travaillait comme remplaçante d’un autre livreur. La société a rejeté toute responsabilité puisque les livreurs qu’elle emploie sont considérés comme des entrepreneurs indépendants. Chaque personne employée peut donc désigner un remplaçant mais elle doit vérifier que ce dernier est légalement autorisé à travailler. 

«Je suis ruiné»

Stephen Jenkinson a indiqué qu’il ne pouvait plus exercer son métier de plombier en raison de cette blessure. Après des mois de chirurgie reconstructive, une partie de son gros orteil a été greffée sur le moignon de son pouce manquant. Il a même dû réapprendre des tâches élémentaires telles que faire ses lacets puisqu’il a assuré ne plus ressentir de sensation dans sa main meurtrie.

Les avocats défendant la victime ont déclaré que sa police d'assurance ne couvrait pas les blessures causées par un acte criminel. «Pour l'instant, je ne reçois rien de Deliveroo (…) Financièrement, je suis ruiné. Je suis au chômage. Je suis très endetté et je ne vois pas la lumière au bout du tunnel», a assuré Stephen Jenkinson.

Sa relation avec sa compagne, mère de leur fille qui vient de naître, a été brisée à la suite de cet incident. «Je dois vivre avec cela pour le reste de ma vie. Je veux utiliser cette histoire pour aider les autres, pour dire 'cela doit changer'», a conclu la victime dans cette affaire.

«Les entreprises opérant dans la gig economy [NDLR - économie des petits boulots] devraient être tenues de rendre compte des actions des personnes sur lesquelles elles s'appuient pour réaliser leurs importants profits (…) La pratique de la substitution devrait être arrêtée et les entreprises devraient être tenues de procéder aux vérifications nécessaires sur toutes les personnes travaillant pour elles», a estimé Alex Barley, l’avocat du plaignant.

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